Auteur :
Nordman
Christophe
Type : Article
Thème : Education–Enseignement
Couverture : Maroc
L’objet de cet article est de présenter une méthode d’analyse des questions soulevées par l’amélioration de la formation des travailleurs marocains et tunisiens. À partir d'enquêtes appariant les employés (femmes et hommes) aux employeurs d'entreprises de deux secteurs manufacturiers, l'une au Maroc, l'autre en Tunisie, une approche comparée permet d'expliciter les mécanismes entrant dans le processus de formation du capital humain sur le tas et d'identifier les déterminants d'une diffusion du savoir intensive dans les entreprises des deux secteurs. Les premiers résultats montrent que, grâce à ces données appariées, il est possible d’affiner la mesure des rendements du capital humain et d’apporter un certain nombre d'éléments explicatifs supplémentaires aux différentiels interindividuels des gains. L'analyse détaille ensuite l'organisation du travail dans les entreprises et tire grâce à elle des enseignements quant à la façon dont la formation sur le tas par voie informelle peut être stimulée par les formes flexibles de l’organisation du travail. L’ensemble des résultats montre que les entreprises tunisiennes visitées sont mieux à même que les entreprises marocaines d'offrir de la formation aux travailleurs. Le cas tunisien atteste en effet que l’encadrement, les conditions de travail et la distribution des tâches dans les entreprises sont de nature à stimuler ou non les effets d'apprentissage informel.