Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L’école marocaine souffre d’un ensemble de dysfonctionnements dont les déperditions qui affectent les systèmes scolaires, universitaires et la formation professionnelle et les difficultés d’insertion socio-économique et culturelle des lauréat.e.s. Les analyses soulignent également les déficiences méthodologiques et leur impact sur la promotion de l’esprit critique et le développement de la personnalité des enfants vers plus d’autonomie. En effet, le système éducatif actuel n’encourage pas la liberté d’expression ni le respect des différences et par là même il crée un environnement favorable au conflit voire à la violence.
Au Maroc, le dispositif institutionnel prévoit certains mécanismes ou structures de gestion des conflits tels que les cellules d’écoute ou encore les clubs citoyens. Néanmoins, ces structures ne sont pas généralisées à l’ensemble des établissements scolaires et ne sont pas opérationnelles dans la majorité des cas. Quand elles existent, leur impact sur la gestion des conflits et la violence en milieu scolaire n’est pas évalué.
L’étude qualitative menée par le RSSI porte un regard sur la communication à l’école et examine les interactions entre les acteur.rice.s de la communauté éducative, leurs ressentis et leurs perceptions. Les propos recueillis montrent qu’il y a un manque de communication entre élèves et enseignant.e.s, entre élèves et personnel administratif, et même parfois en famille.
Dans la majorité des cas, il y a une asymétrie de la participation verbale et des rôles de l’enseignant.e et de l’élève. La ‘communication’ prend souvent une forme descendante et l’enseignant.e/ maître occupe toujours une place centrale en classe et domine la relation pédagogique.
La libre expression des élèves en classe demeure limitée et la majorité des élèves interrogés ne se sente pas écoutée par les professeur.e.s et le personnel administratif.
L’élève occupe une place accessoire et les opportunités de sa participation à la vie scolaire sont presque inexistantes.
A l’exception des efforts fournis par certain.e.s professeur.e.s et personnels administratifs qui organisent des activités ou animent des clubs au profit des élèves.
Outre les obstacles structurels qui favorisent les conflits en milieu scolaire, la littérature internationale montre que l’insuffisance de communication constitue un des facteurs qui inhibent une gestion pacifique des différends. D’où la nécessité d’introduire la communication positive (nonviolente) à l’école afin de développer entre les acteur.ice.s de la communauté éducative des relations basées sur l’empathie, la coopération harmonieuse, l’écoute et le respect de soi et des autres.