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50 ANS DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN & PERSPECTIVES 2025: Systèmes Educatifs, Savoir, Technologies et Innovation: RAPPORT THÉMATIQUE

Auteur : Lamrini Ahmed
Type : Rapport
Thème : Education–Enseignement
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Dès l’indépendance, le Maroc s’est lancé dans un processus de construction d’un système d’enseignement visant à s’approprier et à démocratiser l’éducation nationale. Ce processus fut le miroir du développement social, culturel et politique de notre pays. L’analyse objective et nuancée de ce processus nous éclaire sur la longue marche des réformes oscillant entre, d’une part, la volonté de construire un système d’enseignement répondant au besoin national de développement et, d’autre part, les hésitations liées aux visions politiques discordantes de cette époque. Les différents évènements, survenus depuis cinq décennies, ont contribué à la maturation à laquelle notre pays est parvenu. Cette maturation se traduit, actuellement, par un consensus national autour d’un système alliant le développement quantitatif et qualitatif de l’enseignement et le développement économique et social du pays. Le bilan de notre système éducatif, durant les cinquante dernières années, montre d’importants progrès particulièrement quantitatifs, mais qui restent en deçà des objectifs constamment programmés. Le secteur de l’éducation n’a cessé d’être considéré comme prioritaire, et son budget d’augmenter d’année en année ; mais l’ampleur des besoins et la nature des réponses apportées à ce secteur ont relativisé l’importance des succès remportés. Si le Maroc figure parmi les pays qui investissent le plus dans le domaine de l’éducation, il reste à la traîne dans le palmarès des nations. L’analyse de cette période met en exergue un ensemble de problématiques constamment observées et rarement solutionnées. Néanmoins, aujourd’hui, ces problèmes paraissent mieux cernés et acceptés par les forces vives du pays et les acteurs de l’éducation. Ils représentent les défis à relever à l’avenir, afin d’aboutir à la généralisation d’un enseignement de qualité et à la démocratisation du savoir pour toute la population quels que soient le lieu géographique, le genre et l’appartenance sociale. Pour ce faire, il est impératif de s’atteler à : - La généralisation de l’enseignement en définissant des stratégies réalistes et pérennes garantissant l’accès de tous à l’éducation. -La qualification des enseignants, pierre angulaire de tout changement et de toute réforme. La participation et l’implication des enseignants sont primordiales pour la réussite des réformes. - La révision de l’efficacité interne de l’enseignement en améliorant la qualité de l’enseignement et les indices de rendement. La redéfinition des curricula et des pratiques pédagogiques doit être l’objet d’une attention particulière. Le système éducatif ne peut tolérer les écarts observés entre et les orientations pédagogiques et les pratiques éducatives au sein de la classe. Un effort est nécessaire pour harmoniser ces deux versants de l’éducation en informant, en formant et en dialoguant continuellement.Aussi, une série de problématiques ont-elles été, clairement, identifiées et imposent un engagement résolu de tous afin de lever les obstacles structurels au développement de l’éducation. Il s’agit de : -La position de notre pays vis à vis des langues d’enseignement et de l’enseignement des langues. La considération de l’amazighe comme une composante de notre patrimoine linguistique ouvre de nouveaux champs de réflexion. - La volonté d’éradiquer l’analphabétisme, véritable plaie ouverte qui participe au ralentissement de la généralisation de l’enseignement et de l’accès au savoir ; et qui freine le développement humain du pays. Les campagnes successives lancées depuis l’indépendance et leur timide succès montrent qu’il est nécessaire de considérer ce secteur avec professionnalisme et sans relâche jusqu’à l’éradication totale de ce fléau. - La prise de conscience d’une participation réelle des acteurs de l’enseignement dans la gouvernance du système éducatif. Les lourdeurs de la bureaucratie et de la hiérarchie sont devenues intolérables. L’éducation est devenue l’affaire de tous. La réussite de la réforme de l’éducation ne peut aboutir sans la participation et l’implication de tous. Il est donc naturel de doter le système éducatif de la capacité d’accepter les idées innovantes, de partager les responsabilités et de faire participer l’ensemble des acteurs – administrateurs, enseignants, chercheurs, employeurs, parents d’élèves– aux différentes prises de décisions et aux divers projets éducatifs. - L’inéluctable articulation de l’éducation et de la formation afin de réduire les décalages, longtemps observés, entre les politiques éducatives et de formation et leur mise en oeuvre. L’examen de l’articulation entre l’éducation et la formation professionnelle révèle la nécessité d’établir une carte scolaire globale et de mettre en place les mécanismes qui assurent une meilleure coordination sur le terrain. - La question du financement du système éducatif, question qui refait constamment surface sans aboutir à une réponse effective et réaliste. Le financement du système éducatif et de formation, à la charge quasi-exclusive de l’Etat pendant les cinquante dernières années, met en évidence les limites de cette politique. Le mode de financement est actuellement sujet de questionnement. Il invite tous les partenaires à repenser les enjeux stratégiques pour un choix qui garantisse le caractère équitable et démocratique pour tous. L’implication d’autres acteurs bénéficiaires de l’éducation et de la formation dans le financement apparaît essentiel bien que difficile à mettre en oeuvre jusqu’à aujourd’hui. Par ailleurs, le présent rapport souligne l’impact que peut avoir l’éducation sur le développement humain grâce à l’éducation à la citoyenneté, grâce à l’interaction de l’éducation, de l’emploi et de la croissance et grâce au développement d’une économie fondée sur la connaissance. Un développement humain harmonieux et de qualité nécessite la formation de citoyens résolument engagés dans l’édification d’une société démocratique et égalitaire et qui participent au développement économique et social. Le citoyen est à la fois moyen et objectif pour parvenir à une nouvelle société du savoir qui exige l’accroissement de la recherche-développement, l’investissement dans l’ingénierie locale, la capitalisation de l’expertise nationale et le développement du secteur des technologies de l’information et de la communication. C’est en créant, en innovant et en diffusant que chaque citoyen participera à l’édification de la société du savoir et, par là-même, au développement humain.Pour ce faire, la nouvelle école marocaine impose une rupture avec la vision éducative qui a prévalu ces cinquante dernières années et appelle à la définition de nouveaux enjeux et de nouvelles perspectives. Il s’agit de recentrer l’éducation sur l’apprenant, de redéfinir le rôle des institutions et des acteurs opérant dans ce secteur en réservant une plus large place à leur participation, en les impliquant dans les processus d’évaluation des chemins parcourus et en clarifiant la nature des responsabilités qui incombent à chacun et à tous. Le but est d’arriver à une vision éducative partagée qui permette une pédagogie de maîtrise et de succès dès l’éducation préscolaire. Cette formation de base qui se poursuit aux niveaux du primaire, du collège et du lycée devrait permettre à nos institutions universitaires de mieux jouer leur rôle de lieu de formation du capital humain et de production du savoir.

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