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Les ksour de Figuig : cultures osiennes [!] et pastorales autour de la gestion sociale de [!] eau et des terres : dossier d’inscription du site Figuig comme système ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM)

Collectivite Auteur : Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts
Année de Publication : 2021
Type : Rapport
Thème : Agriculture
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Le site SIPAM "Les ksour de Figuig : cultures oasiennes et pastorales autour de la gestion sociale de l’eau et des terres" est situé à l’extrême Sud-est du Maroc dans la région de l’Oriental. Il se trouve à proximité immédiate de la frontière algérienne. Il est à 100 km de la capitale provinciale Bouarfa. Par sa situation aux confins du Haut Atlas Oriental et de l’Atlas saharien, le site Figuig fait partie de la zone continentale présaharienne. Administrativement, Il est composé de la Commune Rurale de Abbou Lakhal et la Municipalité de Figuig, les deux font partie du Cercle de Figuig et de la province de Figuig (Figure IV.1.1).
De nombreuses populations d’origines géographiques et ethnoculturelles différentes se sont succèdées et mêlées à Figuig : berbères, arabes, maures andalous et noirs africains, mais aussi la communauté juive. La composante berbère, descendante des deux tribus de Zenaga (Berbères du Sud) et Zenata (Berbères du Nord), est majoritaire et parle deux dialectes. Les Arabes appartiennent à la tribu du Jaber et aux Murabitun, descendants de Mahomet, qui, au VIIème siècle, ont conquis et islamisé l’Afrique du Nord. Les Haratines, au contraire, sont les descendants des esclaves africains, les Gara mantes. La dure vie du désert, qui contraint à l’interdépendance, a créé une société très unie et solidaire.
L’agro biodiversité locale est riche est variée, constituée des céréales, des légumineuses, des cultures maraîchères, et plusieurs espèces fruitières dominées par le palmier dattier. Celui-ci est représenté par une vingtaine de variétés locales. En tout, 75 variétés cultivées sont reparties sur 45 espèces dans tout le site. Les variétés locales utilisées sont présentes à 100% pour le palmier dattier, à plus de 80% pour les cultures maraichères, les légumineuses et l’arboriculture et moins de 40% pour les céréales. L’élevage est la première activité exercée conjointement avec la production végétale, et ce, en raison de la disponibilité des parcours et la pratique de la transhumance. C’est une activité enracinée comme mode de production pastorale dans l’agriculture locale depuis des siècles et implique une grande diversité en espèces, on compte 17 races animales élevées réparties sur 8 espèces.
La flore sauvage comprend 46 familles sur un minimum de 258 espèces dont 30 sont endémiques. Treize taxons de la flore locale peuvent être considérés comme rares. La présence des sources d’eau et des refuges naturels ont permis la vie d’une faune riche et diversifiée. Elle globale les vertébrés supérieurs, 43 espèces de mammifères, 171 espèces d’oiseaux et 25 espèces de reptiles-amphibiens. Parmi ces mammifères, on relève une dizaine d'espèces d’intérêt national et/ou mondial.
L’oasis de Figuig jouait un rôle économique important au milieu du désert, relais indispensable, point de ravitaillement, et gîte d’étape nécessaire à la vie matérielle et morale des pasteurs. C’était alors bien plus qu’une simple zone agricole. Elle exerçait une fonction urbaine dans un territoire basé sur la complémentarité entre culture oasienne et vie pastorale nomade. Elle associait l’agriculture, le commerce, l’artisanat et des fonctions culturelles et religieuses. En période de sécheresse, la population nomade ruinée campait autour de l’oasis et offrait sa force de travail au ksourien. En années d’abondance, les nomades faisaient des ksour de Figuig le magasin (Makhzen) de leurs productions (animaux, laine, beurre fondu, peaux, cornes). Cette complémentarité et cette mutualité de gestion de l’environnement ont soutenu la préservation de l’oasis et son patrimoine.
Le système d’irrigation de la palmeraie constitue un autre élément matériel du patrimoine de l’oasis. De la même manière que l’architecture en ksour est liée à des pratiques sociales et culturelles particulières, la gestion de l’eau attachée au réseau d’irrigation correspond à des pratiques et savoir-faire traditionnels.
L’activité pastorale constitue l’occupation essentielle de la population locale. Le système d’élevage pratiqué dans la zone est extensif, purement pastoral. L’alimentation du bétail est fortement liée à la qualité et à l’abondance des unités fourragères produites sur les terrains de parcours, le recours à l’alimentation complément n’ayant pris de l’ampleur qu’à la suite des sécheresses de ces dernières décennies.
Les ksour sont des communautés distinctes restées longtemps autonomes. Chaque ksar possède sa propre zone de palmeraie que les familles exploitent au travers de petites parcelles (ou jardins) entourées de murs. La palmeraie présente les caractéristiques d’une palmeraie oasienne traditionnelle, avec une organisation des cultures en ‘jardin étagé’ associée à une polyculture, voire une polyculture-élevage. Chaque ksar exploite sa ou ses sources, qui parviennent jusqu’aux jardins par un réseau de canaux gérés par divers dispositifs (aiguadier, communauté d’irrigants). Au sein de chaque ksar un maillage institutionnel étroit de groupes et associations (Jmâa, associations d'irrigants, de jardiniers, de propriétaires ....) gère son fonctionnement loin de l'arbitrage et des orientations politiques municipales.

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