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La conversion à l'agriculture biologique dans les pays en développement : une voie de développement durable

Auteur : Journeau Virginie
Année de Publication : 2013
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Agriculture

Résumé/Sommaire :

L’agriculture conventionnelle, souvent dite moderne, découle principalement de la révolution verte, basée sur l’utilisation d’intrants chimiques et de variétés à haut rendement. Cependant, ce modèle agricole non durable a mis de côté les petits producteurs des pays en développement en plus de nuire considérablement aux ressources naturelles. Dans un contexte de sécurité alimentaire et de changements climatiques, l’objectif général de cet essai propose l’agriculture biologique comme une voie de développement réaliste et durable pour ces petits producteurs en identifiant les conditions et les stratégies à favoriser.
Tout d’abord, l’agriculture biologique est définie par des pratiques adaptées aux conditions locales visant le maintien et l’amélioration de la biodiversité et de la santé des sols, des écosystèmes et de toutes les personnes impliquées. Les principales pratiques biologiques sont la culture de couverture, les résidus de récolte, la rotation des cultures, l’intégration d’espèces fixatrices d’azote, l’épandage de fumier et la diversification des cultures ou l’intégration d’animaux au système agricole. Plusieurs études dans les pays en développement ont montré l’efficacité de ces pratiques agricoles afin de remplacer les intrants chimiques, les engrais et les pesticides. De plus, ces pratiques, dites durables, contribuent à la santé des sols, permettant ainsi une meilleure utilisation de l’eau et une meilleure réponse en période de sécheresse. En outre, les méta-analyses dans les pays en développement mettent en lumière les importantes hausses des rendements agricoles suite à l’application de pratiques agricoles durables.
Par ailleurs, plus de 80 % des producteurs biologiques sont situés dans les pays en développement, alors que 96 % du marché des produits biologiques se trouve dans les pays développés. Afin d’assurer une garantie aux consommateurs, les producteurs biologiques doivent obtenir une certification biologique. Les petits producteurs doivent se conformer aux normes et standards établis par les différents organismes de certification, souvent étrangers, et débourser les frais de la certification biologique et de l’inspection annuelle. La certification biologique représente un obstacle majeur pour les petits producteurs, puisqu’elle constitue un coût important et exige une certaine éducation pour respecter les normes et standards requis. De plus, la commercialisation des produits est difficile pour les producteurs, dont le faible volume de produits est délaissé au profit des grandes exploitations biologiques.
Face à ces problèmes, diverses solutions sont proposées. L’une des principales consiste en la création d’associations de producteurs biologiques afin de faciliter la commercialisation de leurs produits et de réduire les frais de la certification grâce, notamment, à une certification de groupe. Par ailleurs, les coûts initiaux sont souvent difficiles à couvrir, particulièrement lors de la période de conversion, et les petits producteurs ne peuvent obtenir du financement auprès des institutions bancaires. Il faudrait donc encourager les organismes qui offrent du microcrédit à intégrer les petits producteurs biologiques à leur système bancaire. En effet, les études comparant la rentabilité des fermes biologiques ont constaté que l’accès au prix premium, le prix de la valeur ajoutée des produits issus de l’agriculture biologique, et la diminution de l’achat d’intrants extérieurs permettaient d’augmenter les revenus nets des petits producteurs.
Pour terminer, le développement de l’agriculture biologique dépend fortement des politiques gouvernementales qui doivent reconnaître et intégrer l’agriculture biologique au sein de leur politique nationale. L’adoption de l’agriculture biologique au sein de leur politique nationale contribuerait à la réduction des maladies humaines liées à l’usage des pesticides et à une sécurité alimentaire à travers la diversification de la diète alimentaire des familles. Par ailleurs, le paiement des services écosystémiques, dont les gouvernements devraient être les principaux acheteurs, représente également une piste de solution pour les petits producteurs. En outre, l’apprentissage horizontal, de paysan à paysan, doit être privilégié comme méthode de transfert de connaissances et un plus grand effort de recherche est nécessaire pour le perfectionnement des pratiques agricoles. Pour conclure, le développement de l’agriculture biologique passe par plusieurs acteurs, du petit producteur jusqu’au gouvernement, et plusieurs actions doivent être prises en sa faveur pour assurer un développement durable dans les pays en développement.

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