Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

A l'instar des pays africains arides et semi-arides, le Maroc est confronté à des problèmes de dégradation de la qualité de son environnement (Eau, Sol et Air). Ainsi, la croissante démographique importante qu'a connue la ville de Fès, ainsi que l'implantation des industries ont participé à la dégradation de la qualité des écosystèmes aquatiques (oued Sebou) et menace la santé des populations. Cette situation néfaste à des effets considérables sur l'environnement de la ville dans la mesure où l'Oued Sebou est devenu un égout induisant diverses nuisances. La pollution totale rejetée par la ville de Fès s'élève à 100.000 m3/j, elle atteindra 120.000 m3/j à l'horizon 2015 (RADEEF; 2007). Dans le but d'évaluer la qualité des eaux de I'Oued Sebou, une étude a été entamée pour déterminer les concentrations des éléments traces (Cr, Pb, Zn, Cu et Ni) durant les deux saisons: Hivernale (Novembre 2009) et Estivale (Juillet 2010). Les différentes stations de prélèvement ont été réalisées en amont et aval des rejets de la ville de Fès. Les éléments traces ont été analysés par ICP- AES au CNRST de Rabat.
Les résultats obtenus révèlent une situation préoccupante de l'état de ce cours d'eau qui se trouve menacé sérieusement par les eaux usées notamment industrielles de la ville de Fès. En aval des rejets de la ville et en aval du point de confluence de I'Oued Fès et Oued Sebou, on constate des quantités moyennes élevées en éléments traces : Pb (21,66μg/l ± 0,25), Cr (63.69μg/l ± 0,13), Cu (36,84μg/l ± 1,56), Ni (100,69μg/l ± 0,47) et Zn (81,86μg/l ± 0,83), qui dépassent largement les normes recommandées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Face à cette situation néfaste, il est recommandé d'installer des stations de traitements de ces effluents riches en éléments traces avant leurs rejets dans les milieux aquatiques.