Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L’aérosol marin est produit par le spray océanique. Sous l’action des vagues déferlantes, des gouttelettes d’eau de grosse taille sont projetées dans l’atmosphère. Après évaporation de l’eau de mer, les sels marins solides se retrouvent dans l’atmosphère et constituent des aérosols. Au niveau global ce type d’aérosol domine largement et il est à l’origine de la formation des pluies sur les océans. La composition chimique de ce type d’aérosol est proche de celle de l’eau de mer. On retrouve donc essentiellement du chlore et du sodium, mais aussi de grandes quantités de nitrates et de sulfates (MASCLET & CACHIER, 1998). Le taux d’émission annuel de l’aérosol marin est d’environ 109 tonnes ce qui représente plus de 42% de la masse totale des aérosols atmosphériques.
L’interaction aérosol nuage est un mécanisme fondamental influençant le processus de précipitation. En effet, les processus microphysiques régissant la croissance des gouttelettes d’eau à l’intérieur du nuage dépendent du spectre initial et de la composition chimique des aérosols atmosphériques pris dans les courants ascendants alimentant ce dernier.
La nécessité d’introduire un terme source pertinent dans les modèles numériques de nuages et de transport atmosphérique explique l’intérêt que soulève depuis plusieurs années l’étude des processus de génération de l’aérosol produit par le déferlement des vagues en zone côtière. La méthodologie, adoptée pour ce travail, est basée sur l’étude des relations entre le taux de couverture moutonneuse (witecapping) et les paramètres météorologiques (Monahan et al, 1986 ; de Leeuw et al, 2000 ; Vignati et al., 2001; Piazzola et al., 2002, , Gang et al, 2003) couplées à des mesures de la surface marine telles que le Fetch (Piazzola et al., 2003).
Afin d’étudier la distribution spatiale et la variation temporelle de la production naturelle des aérosols marins côtiers le long des côtes marocaines, le code de calcul COMAC a été réalisé intégrant les fonctions sources les plus utilisées et les paramètres météorologiques observés ou prévus par des modèles numériques de circulation atmosphériques de fine échelle.
Les simulations réalisées ont consisté en un couplage porté sur une situation de vents très forts ayant affecté les côtes marocaines Nord la journée du 19 janvier 2014.