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COMPETITIVITE, VALORISATION DES RESSOURCES ET OBJECTIFS DE SECURITE ALIMENTAIRE POUR LA FILIERE SUCRIERE AU MAROC

Auteur : Redani Latifa
Année de Publication : 2015
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Agriculture
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

L’objectif de ce travail est d’interroger la cohérence des politiques de sécurité alimentaire avec les politiques d’efficacité économique et de valorisation des ressources pour le secteur sucrier au Maroc. Une politique de sécurité alimentaire sous-entend une intervention de l’Etat et donc, implicitement, des distorsions de marché, alors qu’une politique de valorisation des ressources, elle, sous-entend un marché libre.
Pour traiter de cette problématique, l’approche suivie a consisté en un analyse du marché du sucre au Maroc (déterminants de la demande et évolution des cours mondiaux et leur impact sur la sécurité alimentaire), une analyse économique ayant pour objectif d’évaluer la compétitivité des différents segments de la filière sucre, et une analyse de la valorisation relative des ressources (capital, travail et eau d’irrigation) par les cultures sucrières en comparaison aux différentes cultures irriguées en vue de déterminer leurs rentabilités relatives privées et sociales.
L’analyse de la consommation sur la décennie 2000-2010 montre que la tendance est à l’augmentation de la consommation nationale et, donc, à une accentuation de l’insécurité alimentaire du pays en sucre dans l’avenir. Quant à l’analyse de la volatilité des cours mondiaux du sucre, de 1960 à 2010, grâce à la méthode de décomposition des séries chronologiques, elle permet l’isolation d’un effet accidentel, qui reflète la variabilité non due aux effets saisonnier et tendance. Cet effet accidentel est principalement marqué durant les périodes : 1973 à 1975, 1980 à 1981 et 2009 à 2010. En termes de sécurité alimentaire, ces fluctuations des cours mondiaux du sucre n’ont pas d’impact sur l’accès des ménages à ce produit, par contre elles ont un impact important sur le budget de l’Etat. Toute variation des cours sur le marché international est absorbée par le système de compensation des prix mis en place puisque les prix du sucre sont réglementés.
La politique de sécurité alimentaire entreprise dans les années soixante et soixante-dix ont permis d’atténuer la dépendance du pays aux importations et, donc, de réduire l’impact des fluctuations des cours mondiaux du sucre. Cependant, cette politique a été souvent critiquée sur la base de l’efficience des marchés et de la valorisation des ressources.
L’analyse économique de la filière sucrière montre que les différents segments de la filière ne bénéficient pas du même niveau de protection. Si le segment de production de la betterave sucrière ne bénéficie plus d’aucune protection, le sucre brut reste globalement protégé. Cependant, le niveau de cette protection a globalement baissé pendant la période post ajustement structurel. Sur le plan compétitivité, alors que la culture de la betterave sucrière s’avère devenue compétitive, la compétitivité effective du segment industriel, et compte tenu des distorsions importantes sur le marché mondial, est difficile à évaluer.
L’analyse de la valorisation des ressources (capital, emploi et eau) montre que les cultures sucrières, et plus particulièrement la betterave, valorisent relativement mieux les ressources capital et travail que la plupart des cultures non horticoles. Cependant, la valorisation de l'eau d'irrigation reste faible pour la betterave (hormis la betterave dans les Doukkala). Mais la tendance technologique laisse prévoir des possibilités d'amélioration substantielles.
La politique de sécurité alimentaire en matière de sucre s’est avérée efficace puisqu’elle a permis de mettre en place une production nationale compétitive et qui valorise bien les ressources. Les distorsions introduites par les interventions de l’Etat ont donné le temps aux agriculteurs pour améliorer leur technicité et devenir ainsi compétitifs dans un contexte de marché international marqué par des distorsions importantes. Finalement, une politique de sécurité alimentaire n’est nullement contradictoire avec une politique de valorisation des ressources à condition que lorsque les filières de production deviennent compétitives, il faut laisser la place aux mécanismes du marché.

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