Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les objectifs globaux du prochain cadre stratégique (PCS) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (ACC) visent à favoriser la croissance durable, l’innovation, l’adaptabilité, la prospérité et la compétitivité du secteur agricole canadien. Néanmoins, chacun de ces objectifs fort louables se voit entravé par la surdépendance sans cesse croissante envers les pesticides synthétiques qui prédomine actuellement au Canada.
Dans un contexte de conditions difficiles telles que le changement climatique, la pollution de l’eau, la détérioration des sols et le déclin des populations de pollinisateurs, le PCS doit favoriser une production agricole qui contribue à atténuer les risques et à renforcer notre capital naturel (le sol, l’eau, la biodiversité et l’air) dont l’agriculture dépend. En outre, le PCS doit répondre aux objectifs du Cadre pancanadien en matière de croissance propre et de changement climatique qui visent entre autres à améliorer le stockage du carbone dans les sols agricoles et à stimuler l’innovation permettant de s’adapter au changement climatique et d’en atténuer les effets.
Pour cela, le PCS doit élaborer et mettre en oeuvre une stratégie nationale de réduction de l’utilisation de pesticides synthétiques en tant qu’élément essentiel d’une stratégie d’atténuation des risques et des effets liés au changement climatique. Une stratégie nationale de réduction de l’utilisation des pesticides synthétiques constitue un outil puissant qui englobe tous les objectifs du PCS étant donné qu’elle vise à renforcer la capacité des sols à stocker le carbone et qu’elle contribue à réduire les bilans d’énergie intégrée, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’eau tout en créant des écosystèmes plus sains et plus biodiversifiés où les pollinisateurs peuvent survivre et prospérer.
Si cette mesure est implantée avec le soutien adéquat du gouvernement et est dotée d’une vision et d’un plan d’action qui visent à soutenir les producteurs dans la réduction de la dépendance envers les pesticides synthétiques grâce à des mesures incitatives qui encouragent les pratiques de gestion bénéfiques qui minimisent leur utilisation, les producteurs ne subiront pas de pertes financières et les premiers à adopter ces pratiques seront également les premiers à bénéficier de leurs retombées. Le PCS doit tenir compte du fait qu’une telle transition, c’est-à-dire d’une production en monocultures à risques et à intrants synthétiques élevés vers une production mieux adaptée localement et plus biodiversifiée dont les risques et les intrants synthétiques sont faibles, s’effectue dans un continuum : c’est pourquoi il doit proposer de nombreuses stratégies évolutives pouvant être adaptées aux différents besoins des producteurs agricoles.
Des suggestions de solutions possibles et réalisables sont formulées pour cinq des six domaines prioritaires déterminés par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), dont plusieurs s’appuient sur les cadres stratégiques précédents. En somme, des investissements dans l’innovation, les outils, le renforcement des capacités, le transfert de connaissances, les incitatifs fiscaux et les programmes d’assurance qui soutiennent les solutions éprouvées telles que la lutte antiparasitaire intégrée (LAI), les techniques agroécologiques et les pratiques agricoles biologiques, permettront au secteur de l’agriculture de devenir plus résilient et d’assurer la viabilité des exploitations agricoles et l’atteinte de nouveaux sommets dans la production de produits agricoles canadiens de qualité.