Retour à la liste de résultats

Le Maroc des chimères : Erosion du politique, confusion idéologique, imprécision des valeurs et offensive islamiste

Auteur(s) : Bensbia Najib
Type : Livre
Année de Publication : 1997
Langue : FR
Collation : 173 p.
Mots-clés : IDEOLOGIE ; CHIMERE ; VALEUR SOCIALE ; ETAT ; COMMUNAUTE ; GOUVERNEMENT ; IDENTIFICATION ; IDENTITE CULTURELLE ; DROITS DE L’HOMME ; CITOYEN ; NATIONALISME ; MAROC ; ISLAMISME POLITIQUE ; TERRITORIALITÉ.

Résumé/Sommaire :

Dans le Maroc d'aujourd'hui, les individus sont mus par des intérêts personnels qui meublent leur vie de tous les jours. Ces intérêts s'activent pour donner lieu à un exercice productif. Ce dernier engendre une classification qui, selon l'apport des uns et des autres, engrène une hiérarchisation du gain. Or, lorsque l’intérêt personnel n’est pas enrôlé dans un moule qui le rattache à d’autres intérêts, il donne lieu à l’état brut, sans valeur ajoutée sociale. La satisfaction éprouvée est déconnectée de l’activité globale qui, dans une dynamique sociale objective, tisse un réseau affectif qui stimule l’instinct d’appartenance à un groupe social lié par nature à s’auto-articuler autour d’un but essentiel : le bien être collectif. Car, c’est bien celui-ci qui permet à l’élan national de se positionner par rapport à un idéal commun : la collectivité. Or, quand le gain devient un objectif en soi, sans relation affective avec l’espace où se réalise celui-ci, l’individualité dicte l’isolement, même dans l’illusion de l’appartenance sociale à un groupe, puisque le sujet ne vit que pour lui-même et non à travers la vie de la communauté. De cette rupture naît l’indifférence à l’égard de l’état national, d’où la non identification au bloc territoire-idéologie-solidarité nécessaire à l’élan nationaliste conscient. S’objective alors un citoyen passif, pour qui la Nation est un alibi administratif qui ne le concerne que dans la mesure où il y déploie son vécu. Ce vécu est subjectif. Il n’est pas mis en valeur dans le groupe social dont il émerge. Il s’agit plutôt d’une sorte de revanche qu’il tire de l’omnipotence de son intérêt personnel sur le reste. L’indifférence apposée au sentiment national prend donc source de cette omniprésence du gain subjectif tiré de l’évolution-vie au sein d’un groupe (famille, quartier, ville, pays). De sorte que l’appartenance nationale est un ingrédient qui se pose sans objectivation volontaire, puisque l’identité n’est pas mise en jeu par une acceptation consciente des règles du jeu, mais parce que celles-ci s’imposent en tant que canevas obligatoire pour que ce gain se réalise. Si la satisfaction de celui-ci peut se faire en dehors de ces règles, l’acceptation est tout aussi automatique. De cette infernale mécanique de l’inconscience social-identitaire, jaillit l’indifférence “nationaliste”. L’individu, le groupe puis toute la société projettent leur devenir dans la recherche immédiate du profit (quel qu’il soit) pour peu que chacun ne s’identifie que par rapport à ce qu’il en tire personnellement et directement, en dehors de toute relation-connexion avec le profit national. L’individualisation du gain prend une forme absolue, accomplie. Chaque intérêt personnel est conçu dans l’espace exigu individualisé. Il n’y a plus communauté d’intérêts, mais hypertrophie d’espaces de profits écartelés sous la pression de la quête égoïste du “chacun pour soi”. Dans ce marasme, l’appartenance nationale devient un repère purement formel. Elle n’est plus mise en valeur dans le propre de sa structure et, en tant que support essentiel de l’identité territoriale, elle est plutôt intégrée comme véhicule exclusif de l’identification administrative en vue d’exercer l’action motrice de profit. Cette évolution n’est pas née d'un vide. Bien au contraire, elle s’est imposée sous la pression des événements qui ont accompagné quelque quarante années d’exercice politique marocain. Il s’agit d’un résultat, et en tant que tel, il actualise un processus institutionnel qui, par un effet “boomerang”, a produit un anti-comportement social au lieu de générer une évolution positive du vécu communautaire. Or, la nationalité doit être un état d’esprit. Elle ne peut se satisfaire d’administrabilité, sinon elle tombe dans l’indifférence du support qui est sensé la valoriser et la défendre. Un citoyen est d’abord un dépositaire volontaire de l’identité nationale. Par volontaire, il est signifié la conscience objective qu’un individu témoigne à un état social, son état social. Cet état, la nationalité, ne peut alors être positif que s'il est porté en connaissance du signifiant, c’est-à-dire du bloc territorialité-appartenance-solidarité qui draine l’identification à la “Nation”, dans sa triple connotation juridique, idéologique et affective. Un individu qui ne se sentirait pas concerné par cette trilogie ne pourrait revendiquer positivement la nationalité qu’on lui colle administrativement. Parce que dans son quotidien, il agit en individualité aliénée par la pression de la vie sociale sans plus. Il n'éprouve ni solidarité, ni affectivité territoriale. Tout au plus se sent-il cerné par un arsenal juridique, administratif, policier qui l’accule à respecter "l'ordre", mais non à y adhérer objectivement. De ce fait, naît l’indifférence identitaire, qui ne peut que contrarier le sentiment national attendu du citoyen. Comment en est-on donc arrivé à cette subjugation de l’identité nationale, au point de ne plus avoir comme repère sociologique que la quête de l’intérêt personnel, immédiat et précaire? Quels ont été les facteurs déterminants qui, par une dépravation organique, ont juxtaposé l’individualisation du vécu social à la solidarité communautaire?

Traduire le résumé vers :

N° de la microfiche : 042890



Les fichiers pdf des documents sont consultables a la bibliotheque du CND

Recherche

Recherche

Recherche avancée
Navigation par

Navigation par :

Filtrer votre recherche

Sélectioner un domaine *

Sélectionner une thematique

Sélectionner une rubrique

Sélectionner une sous-rubrique

*Champs obligatoires
Chercher sur Abhatoo avec Google :