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Nationalisme et discours constitutionnels

Auteur(s) : Ghallab Abdelkrim
Type : Chapitre/Extrait
Titre Ouvrage collectif : Trente années de vie constitutionnelle au Maroc : Edification d'un Etat moderne
Année de Publication : 1993
Langue : FR
Collation : P. 3-23
Mots-clés : NATIONALISME ; MAGHREB ; AFRIQUE ; MAROC ; ETAT ; CONSTITUTION ; ISLAM ; DROITS DE L'HOMME ; COOPERATION INTERNATIONALE.

Résumé/Sommaire :

Les questions fondamentales du passé et du présent du Maroc sont étroitement liées au nationalisme qui signifie non seulement l'appartenance mais aussi l'attachement à la patrie et à la citoyenneté, l'amour que l’on ressent pour eux et les sacrifices que l'on consent volontiers pour leur défense et qui peuvent se faire, dans bien des cas, au prix de sa propre vie. L'histoire du Maroc est sans doute un témoin éclatant de cette réalité. Le Maroc était considéré par les civilisations orientale et européenne comme étant la limite occidentale de la terre. Raison pour laquelle il a toujours constitué la visée, en tant que tel, de tous les pays qui ont eu l'ambition d'entreprendre une aventure civilisationnelle, commerciale ou de conquête et de colonialisme. Les phéniciens, les romains, les vandales, les arabes et les européens de l'ouest dont les portugais, les espagnols, les anglais et les français sont arrivés au Maroc mais se sont tous heurtés à ce phénomène qui a non seulement mis fin à leur occupation, mais a aussi anéanti les traces non civilisationnelles de leur présence. Les marocains, par attachement à leur patrie et à leur citoyenneté, ont abandonné même les traces civilisationnelles susceptibles de nuire aux valeurs, aux principes et à l'identité du pays, tels que le nationalisme, la religion, la langue et les traditions, et pouvant effacer la spécificité marocaine, à l'exception de l'Islam, du Coran et de la langue arabe, étant donné que ces données confirment, toutes, l'identité et cristallisent la valeur de la liberté chez le marocain, laquelle est affermie par l'attachement à Dieu et à Dieu seul. Il est certain que la divinité islamique converge dans son fond avec la croyance marocaine qui était païenne avant l'Islam,se rattachant non pas à l'idolâtrie variée et incarnée par les idoles et les statues, mais à l'au-delà et à l'unicité de croyance ou de Dieu. Ce phénomène fondamental qui marque la pensée marocaine se manifeste au niveau de toutes les valeurs qui se sont cristallisées tout au long de l'histoire du Maroc. Chaque fois qu'une nouvelle valeur est née aussi bien dans le domaine spirituel que matériel, le citoyen marocain l'expose à la patrie à laquelle il est fortement attaché ainsi qu'il l'est à sa citoyenneté. Et lorsque son identité et sa citoyenneté convergent, il n'hésite pas à accepter la nouvelle valeur, s'y attache et la défend. Par contre, lorsqu'il s'agit d'une valeur qui procède de l'extérieur, il la refuse quelle que soit son importance en tant que valeur valable pour ce monde extérieur.

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N° de la microfiche : 042857



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