Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

La législation d'un pays est le reflet de son histoire. A cet égard, la législation marocaine traduit bien la dualité frappante entre les lois laïques d'inspiration occidentale, élaborées principalement depuis 1913, et les textes coraniques, dont l'origine remonte au VIIe siècle. Le droit constitue un domaine qui ne saurait être immuable, Il n'est que la manifestation d'un phénomène social, Il ne peut être inventé ex nihilo mais doit répondre aux besoins d'une société déterminée, nécessairement conditionnée par des facteurs géographiques, ethniques, politiques et historiques. Or, toute société est en perpétuelle mutation et le droit se doit de traduire ces changements dans un contexte d'actualité. Le Code marocain du statut personnel et successoral, dit Moudouwana, élaboré en deux étapes en 1957 et 1958, bien qu'apportant des modifications par rapport au droit musulman classique qui était pratiqué avant son élaboration, n'est que la retranscription de textes établis par les juristes d'il y a des siècles et ne traduit donc pas les préoccupations de la société marocaine actuelle. Les marocaines musulmanes vivent à l'heure moderne mais continuent d'être régies par des textes anciens. Considérées comme mineures pour certains actes de leur vie, majeures pour d'autres, elles subissent les lois souvent discriminatoires de la Moudauwana en s'efforçant, dans le respect de la religion, de les adapter aux principes généraux des droits de l'Homme, auxquels le Maroc adhère. Ce document présente un exposé des droits et obligations des femmes. Au travers de la complexité de la législation marocaine en général et de la Moudouwana en particulier, une soixantaine de thèmes sont expliqués et commentés, d'une manière claire et précise, souvent au moyen d'exemples concrets.