Auteur(s) :
Gemar
Jean-Claude
Collectivite(s) Auteur(s) :
Institut des Etudes et de Recherche pour l'Arabisation
Type : Article
Titre Publication en série :
لغة الحق و لغة القانون
Année de Publication :
2004
Langue : FR
Collation :
N° 2,
P. 263-307
: réf.
Mots-clés :
TRADUCTION ; DIALOGUE ; CIVILISATION ; CULTURE ; SOCIÉTÉ ; LÉGISLATION ; LANGUE ; CONNAISSANCE ; TRANSFERT DE L’INFORMATION ; ECHANGE CULTUREL.
Activité aussi vieillie que l'humanité, la traduction est essentiellement «humaine» jusque dans les années 1960. Depuis le développement de l'informatique, la traduction est de moins en moins le seul fait de l'homme et devient de plus en plus celui de la technique et de la science. Il s'ensuit que la nature même de la traduction a changé. On attend du traducteur davantage un savoir- faire qu'une simple compétence. La part des textes dits «pragmatiques» augmente régulièrement, car ils sont le produit des innombrables activités de nos sociétés assoiffées de connaissances et dévoreuses d‘informations en tout genre. Proportionnellement, comme le révèlent les statistiques publiées par l’Unesco, la place de la traduction des textes «esthétiques» ne cesse de diminuer au profit de la traduction utilitaire, de nature essentiellement commerciale, économique, juridique ou technique. Or, la traduction est un véhicule exceptionnel de l'information, de la connaissance et du savoir, et cela depuis quelque 5000 ans. En permettant à tout un chacun de découvrir les œuvres et réalisations humaines pensées et transcrites dans une langue étrangère, parfois des milliers d'années plus tôt, en donnant accès aux civilisations et aux cultures du passé ou du temps présent, la traduction a contribué au développement de l'humanité sur le triple plan des idées circulant au sein de chaque groupement humain, de l'organisation des sociétés et de leur économie. Ainsi, la traduction est le ferment de la culture et de la civilisation et le reflet de l'ambivalence humaine. Et le développement de la traduction comme discipline répond clairement aux besoins actuels et futurs de communication, d‘échanges et de circulation des idées, des biens et des services. Ces besoins sont ceux d’un monde en transformation qui est passé de l’échelle des Etats-Nations et de leurs régions, pour accéder à la dimension supérieure d'une vaste communauté d’intérêts rassemblée autour d’un tronc commun de valeurs partagées, mais dans la diversité des langues. Cette fonction de la traduction, utilitaire autant qu'humaniste, conditionne l'équilibre linguistique du monde et le dialogue des cultures. Dans cette préfiguration de l’humanité de demain, le traducteur, et le traducteur juridique en particulier, est appelé, en tant que médiateur, à jouer un rôle non négligeable à charge pour lui d'en éclairer le cheminement.
N° de la microfiche : 042764