Auteur :
Lassègue
Jean
Collectivite Auteur :
Université de Nanterre - Paris X
Date de publication : 09/12/1994
Année de Publication :
0
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Intelligence artificielle
Couverture : France
La thèse vise deux buts : décrire la notion de machine de Turing en tant que concept et en tant que modèle. L'hypothèse épistémologique de départ est la suivante : pour que la notion de machine de Turing ait psychologiquement une signification, il faut qu'elle soit mise en rapport avec la notion de continu et ce, dans les deux directions envisagées, concept et modèle. On décrit la notion de machine de Turing en tant que concept dans la théorie de la calculabilité. On étudie le contexte épistémologique dans lequel le concept est né dans les années trente : philosophiquement, la “querelle des fondements en mathématique”; mathématiquement, l'apparition des différents formalismes permettant de rendre compte de la calculabilité des fonctions, dont le formalisme de la machine de Turing. On décrit dans la deuxième partie comment le concept de machine de Turing se transforme en modèle pour la théorie de la psychologie. La justification de cette transformation est étudiée à partir de l'expérience de pensée élaborée par Turing grâce au “jeu de l'imitation”. On interprète le sens de ce jeu d'un point de vue formaliste, probabiliste et psychologique. On finit par conclure à l'absence de “test de Turing” dans le jeu, contrairement à ce qui est cru généralement. La troisième partie étudie la façon dont la notion de machine de Turing a servi de fondement à l'intelligence artificielle. Le modèle de Turing tel qu'il a été utilisé jusqu'à présent engendre deux types de théories dualistes de l'esprit : une théorie platonicienne et une théorie fonctionnaliste. On justifie une interprétation non-dualiste en mettant l'accent sur le rôle joué par le langage dans la constitution du modèle. On replace enfin le modèle dans une tradition historique plus large, qui va de C. Babbage à R. Thom. |