Auteur :
Club Sénat
Date de publication : 01/01/2007
Année de Publication :
0
Type : Rapport
Thème : Modes de diffusion
Couverture : France
Notre rapport à l’information passe désormais par tous les objets technologiques qui peuplent notre vie quotidienne. Leurs concepteurs rivalisent d’imagination pour les doter de nouvelles fonctionnalités que, parfois, nous adoptons et transformons en modes de vie. Qu’il s’agisse de nos ordinateurs, de nos téléphones, de nos téléviseurs, les outils se multiplient jusqu’à nous faire oublier la dimension personnelle, intime même, qu’ils ont acquise en peu de temps. Car en devenant omniprésents, ils sont aussi devenus les supports de nos opinions et la médiation indispensable de l’accès à la sphère publique.
Comment dans ces conditions parler des « nouveaux supports d’opinion » sans chercher à prendre de la distance vis-à-vis de leur seule dimension technologique ? Tel a sans doute été le point de départ des travaux de Club Sénat qui, à partir du mois de juin 2006, a fait se succéder les acteurs et experts qui élaborent chaque jour un nouveau paysage médiatique. Nous avons tenté de répondre en abordant de front les secteurs du livre, de la presse et de l’audiovisuel afin de comprendre ce que leur transformation par l’économie numérique avait en commun et quelles en étaient les conséquences sur la formation de l’opinion et de l’expression démocratique. Il s’agira donc ici d’appréhender en quoi les technologies et l’innovation participent de la production de contenus d’information à un niveau individuel et collectif.
Là où, hier, les médias avaient leur singularité et leur culture propre, issue parfois d’une longue tradition si l’on songe au livre par exemple, ils tendent depuis une génération déjà à se rapprocher les uns des autres. Aujourd’hui, la dynamique générale des grands groupes de communication fait converger les secteurs du livre, de la presse, de l’audiovisuel et de l’informatique en réponse au développement de l’économie numérique. Demain, les règles de l’organisation de ces médias, devenus les « médias traditionnels », seront peut être dictées par une logique de production, de diffusion et de réception très différente de celle qui les aura vu naître.
Ainsi, parler de « multimédia » ou de « multi-supports » serait un abus de langage. Du point de vue du numérique, c’est au contraire à une vaste intégration dans un même format que l’on assiste. En contrepartie, les stratégies déployées par les acteurs sont en mesure de suivre les évolutions de la demande ou, plus précisément, l’éparpillement de la consommation médiatique qui,
confrontée à un hyper-choix, semble aujourd’hui répondre à ces sollicitations par un geste de réappropriation.Le destinataire des nouveaux supports d’opinion n’est plus simplement un consommateur, un lecteur ou un téléspectateur. Il devient un producteur d’opinion utilisant les outils à sa disposition pour étendre le champ d’exercice de sa liberté individuelle. Le caractère souvent confus et foisonnant du phénomènene doit pas occulter l’innovation radicale mise en oeuvre par ces nouveaux supports : la libéralisation de l’accès à la sphère publique.