Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Bien que l'on s'accorde à penser que l'information est un bien immatériel, on la traite souvent comme une matière douée de propriétés physiques : "information solide", "information fluide", information qui "circule", qu'on "stocke", qu'on "distribue", qu'on "vend" et qu'on "consomme". Cette métaphore donne lieu à plusieurs développements qui parfois se chevauchent :

Le développement alchimique serait anecdotique s'il n'émanait pas de hauts responsables. "Ainsi, il devient possible de mieux exploiter les fonds d'information qui semblent s'enrichir, se "transmuter" pour devenir des extraits, des élixirs plus riches, plus puissants que les fonds bruts ! Sur les supports plus traditionnels, [...] l'information était statique, "solide". Grâce aux nouveaux supports optiques, on assiste simultanément à la liquéfaction de l'information et à sa concentration : étant plus facilement exploitable, l'information est plus facilement manipulable et donc livre plus simplement sa "substantifique moelle.

"L'information est une substance" se développe aussi dans le champ économique. Vue comme une richesse, l'information est décrite en terme de "trésor" et les bibliothécaires en terme de "gardiens de coffres". Vue comme matière première inépuisable, elle peut être l'objet d'une transformation artisanale ou industrielle et est à l'origine de "l'industrie de l'information". Vue comme produit consommable, elle est l'objet d'un véritable marché.