Collectivite Auteur :
GRIDAUH
Type : Etude
Thème : Urbanisme
Couverture :
Maroc
1- Introduction
Le droit de l’urbanisme au Maroc, dans sa pure expression juridique et technique, remonte au début du XXe siècle après l’installation du protectorat au Maroc en 1912. C’est un droit d’inspiration française qui a évolué au rythme d’une urbanisation rapide très fortement marquée par la croissance urbaine et l’explosion démographique. C’est un droit jeune, évolutif mais en déphasage par rapport aux dimensions multiples de la croissance urbaine.
Le processus d’urbanisation accélérée, déclenché des le début des années 30, ne cesse de prendre de l’ampleur avec le temps, et la rupture des équilibres traditionnels est assurément à l’origine d’un vaste mouvement de restructuration spatiale.
La dynamique démographique est, certes, une donnée générale à l’ensemble du territoire mais les flux migratoires, en déploiement continu, imposent une nouvelle approche de gestion et d’aménagement des villes.
A la structuration primitive, caractérisée par l’hégémonie du rural, s’est donc peu à peu, substituée une structuration nouvelle marquée par la tendance à la prédominance de l’urbain tant au niveau démographique que sur les plans économiques et social.
Sur le plan démographique :le Maroc connaît depuis plusieurs décennies, une forte croissance démographique continue. Celle-ci est profitable plus aux villes qu’aux campagnes en raison de l’exode rural ; le taux d’urbanisation dépasse à l’heure actuelle largement le cap des 60%.
Les projections démographiques pour les dix années à venir montrent aussi qu’en dépit de la décélération progressive de l’accroissement naturel, le taux d’urbanisation continuera à augmenter sensiblement.
Cette tendance irréversible à l’augmentation du taux d’urbanisation est due aussi bien à l’accroissement démographique interne des villes, qu’à la propension des campagnes à déverser leur top plein démographique en direction des centres voisins.
Sur le plan socio-économique : la croissance urbaine génère des problèmes spécifiques liés au logement, aux services publics de proximité, aux infrastructures de base et aux équipements collectifs.
Les carences dans ce domaine commencent à se faire sentir d’une manière assez sérieuse et particulièrement dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Alors que le rythme et les formes de l’urbanisation marocaine actuelle sont indubitablement à l’origine de nombreuses difficultés et de dysfonctionnements qui ne font que s’aggraver avec le temps, la mise en place d’une gestion urbaine rationnelle est encore du domaine de l’hypothétique. La volonté politique pour y parvenir ne manque pas, mais les efforts fournis au cours de ces dernières années pour juguler les effets dévastateurs d’une urbanisation incontrôlée n’ont pas donné les résultats escomptés.
Ainsi au fur et à mesure que l’urbanisation se complexifie, on observe une réelle défaillance des pouvoirs publics à maîtriser le processus et assurer une meilleure gestion de l’espace. On avance l’idée que le droit de l’urbanisme est inadapté et qu’il y a un effort à faire dans ce sens.
Cette idée est dans une large mesure vraie, mais il faudra aussi agir sur les dysfonctionnements inhérents au fonctionnement des systèmes socio-politique , aux institutions et aux acteurs chargés du logement et de l’aménagement des villes.