Auteur :
Mourji
Fouzi,
Decaluwé
Bernard,
Plane
Patrick
Type : Chapître / Extrait
Thème : Société
Couverture :
Maroc
Les articles présentés dans cet ouvrage et dont nous situons la portée dans ce chapitre introductif proviennent d’une sélection de communications présentées aux Sixièmes journées scientifiques du réseau« Analyse Économique et Développement » de l’Agence Universitaire de la Francophonie. Plusieurs contributions à cet ouvrage sont en même temps le fruit de projets de recherche appuyés par le réseau PEP« Politique Économique et Pauvreté ». Ces journées, qui avaient pour thème central : « Le financement du développement et la réduction de la pauvreté », se sont déroulées à Marrakech en mars 2004. Outre l’AUF, ces journées ont bénéficié de l’appui financier, matériel et logistique de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales de l’Université Hassan II-Casablanca, de la compagnie d’aviation Royal Air Maroc, et du Centre de Recherche pour le Développement International CRDI-Canada. La production de cet ouvrage n’aurait pas été possible sans l’appui financier de l’AUF et du CRDI-Canada.
L’étude des inégalités et de la pauvreté dans leur rapport à la croissance économique a toujours tenu une place éminente dans les recherches afférentes à l’économie du développement. Jusqu’au début des années quatre-vingt, sous l’influence des travaux de Kuznets (1955), les pionniers de la discipline mettaient ces variables dans une relation quasi-déterministe. La relation croissance-pauvreté s’illustrait par la célèbre courbe en « U » inversé. Au premier stade du développement, les inégalités s’aggravent avec la diversification des activités et le dualisme économique qui en résulte, avec les mouvements de population active du secteur primaire vers le secteur secondaire. Au second stade, la relation se stabilise, puis les inégalités finissent par décliner sous l’influence notamment des politiques de redistribution publique et des transferts de ressources productives conduisant à une égalisation intersectorielle des rémunérations des facteurs de production. Pour les pays encore faiblement développés, les inégalités de revenu seraient donc une conséquence de l’accélération de la croissance, une liaison qui est aujourd’hui contestée à la fois au niveau de la relation causale et du signe même de l’influence attendue.