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CONCILIER VIE FAMILIALE ET VIE PROFESSIONNELLE : UNE VISION POUR L'EUROPE

Auteur : Panzeri Paola, Uhereczky Agnes, Schmalzried Martin ...[et al.]
Année de Publication : 2015
Type : Rapport
Thème : Société

Résumé/Sommaire :

Il est important de mettre en place des mesures visant à faciliter l’accès des femmes au marché du travail et leur maintien dans l’emploi. Mais il est tout aussi important d’encourager les hommes à assumer leur part des tâches familiales et de la prise en charge.
Il n’existe pas de politique de conciliation « universelle ». Il est indispensable d’élaborer des instruments « sur mesure » qui permettront de répondre aux besoins spécifiques des travailleurs et de l’entreprise.
Au cours des dernières années, les pressions se sont faites de plus en plus fortes pour que soient mises en place des politiques visant à faciliter la réalisation des objectifs en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, en supprimant les écarts de rémunération et de pension entre les hommes et les femmes, en accroissant la participation des femmes à la prise de décisions, en atteignant les objectifs de Barcelone concernant l’éducation et l’accueil de la petite enfance, et en permettant de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. Si les mesures de conciliation ne font pas partie des objectifs phares de la stratégie Europe 2020, elles ont néanmoins été reconnues à l’échelon européen comme un bon moyen d’atteindre des objectifs importants.
L’Europe est le continent qui compte le plus grand nombre de personnes âgées, les femmes ayant une espérance de vie plus longue que les hommes et le processus de vieillissement étant appelé à se poursuivre jusqu’à la fin du siècle. Bien que ces tendances soient connues de tous, environ 80 % de soins pour les personnes handicapées ou âgées sont toujours assurés par des aidants informels (famille, amis ou voisins), les chiffres variant fortement d’un État membre à l’autre et entre les hommes et les femmes. De la même manière, les différents groupes d’âge ne sont pas tous logés à la même enseigne puisque, malgré une augmentation du nombre de jeunes aidants, l’accompagnement est majoritairement assuré par des femmes âgées de 50 ans ou plus.
L’absence de services et de soutien pour les personnes dépendantes, la longueur des longues listes d’attente pour les crèches et l’accompagnement de personnes âgées ou handicapées, notamment les services favorisant l’autonomie, auxquelles s’ajoutent les difficultés à concilier les obligations professionnelles et de soin, ont eu des répercussions considérables sur l’emploi, en particulier pour les femmes qui, souvent, n’ont pas d’autre choix que de réduire leurs heures de travail ou de renoncer totalement à leur emploi rémunéré. Au siècle dernier, les stratégies du marché du travail et les politiques de l’emploi étaient fondées sur un modèle familial et sociétal traditionnel, celui de l’homme comme soutien de famille. Cette dynamique a évolué au fil du temps mais ces changements dans la société et la diversité des schémas familiaux n’ont pas été suivis d’une révision de la législation du travail. Or, les politiques et pratiques de conciliation sont essentielles pour mettre en œuvre ces changements et promouvoir l’emploi des femmes qui, dans l’UE en 2013, se situait à 62,5 % (contre 74,2 % chez les hommes). L’écart salarial stagne à 16 % et l’écart de pension atteint 39 %.
L’emploi des femmes est étroitement lié à la répartition des responsabilités professionnelles et familiales entre les hommes et les femmes. Le partage inégal du travail non rémunéré au sein de la famille agit directement sur la ségrégation des sexes car les femmes organisent leur travail en fonction de leurs obligations de soin et accompagnement, en particulier lorsqu’elles ont des enfants ou lorsqu’elles doivent prendre soin d’un proche âgé ou handicapé Elles sont donc plus susceptibles de prendre des congés, de travailler à temps partiel ou de quitter le marché du travail. Les structures d’accueil des enfants et les politiques en la matière étant soit insuffisantes soit totalement inexistantes en Europe, 23 % des femmes dont l’enfant le plus jeune a moins de trois ans et 18 % de celles dont le plus jeune enfant a entre trois et six ans (âge de l’obligation scolaire) travaillent à temps partiel ou ne travaillent pas du tout.
Les congés sont encore souvent un motif de discrimination et, en dépit de la législation en vigueur concernant la protection des femmes enceintes, les femmes continuent de faire l’objet de discrimination pour raison de grossesse. En outre, il est très difficile pour les femmes de réintégrer le marché du travail après une si longue période d’absence.
Pour faire contrepoids à cette tendance, il est important de mettre en place des mesures visant à aider les femmes à accéder au marché du travail et à se maintenir dans l’emploi mais aussi d’encourager les hommes à assumer une plus grand part des responsabilités familiales et de soin et accompagnement. Les structures d’accueil de l’enfance, ainsi que leur disponibilité, leur abordabilité, leur accessibilité et leur qualité, jouent un rôle déterminant dans l’emploi des femmes et dans l’égalité entre les hommes et les femmes et, partant, dans la conciliation de la vie professionnelle et la vie familiale pour les parents qui travaillent.
Toutefois, les politiques de conciliation ne doivent pas être perçues comme des mesures uniquement destinées à soutenir les jeunes parents ou comme profitant seulement aux salariés des grandes entreprises ou du secteur public, où les employeurs peuvent proposer des arrangements spéciaux à leurs salariés occupant certains postes, principalement des cadres et des employés. Au contraire, ces politiques doivent être considérées comme un moyen d’améliorer l’environnement de travail, et par là même les conditions de travail et le bien-être de tous les salariés et travailleurs, et comme une contribution à la productivité et à la prospérité de l’entreprise.
Ce ne sont pas des politiques « universelles », et il faut élaborer et mettre en œuvre des instruments « sur mesure » pour pouvoir répondre aux besoins spécifiques des travailleurs et de l’entreprise, en fonction de sa taille et de son secteur d’activité, ou concevoir des instruments spécifiquement adaptés aux indépendants et aux entrepreneurs. Elles doivent fixer un cadre cohérent pour la réforme du marché du travail mais aussi pour la création d’une « économie de la conciliation » sur le modèle de l’« économie verte », qui permettrait de développer et promouvoir un indicateur de l’impact social, en récompensant les entreprises à faible impact, dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté.

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