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Rapport de l’étude sur les besoins psychosociaux des migrants et des professionnels de santé

Auteur : Linard Françoise
Année de Publication : 2017
Type : Rapport
Thème : Santé
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Contexte général : en 2017, le Maroc est à la fois un pays de transit pour les migrants désireux d’atteindre les côtes européennes, mais également un pays de destination. Les deux vagues de régularisation de 2014 et 2016, la politique marocaine d’intégration illustrent ces faits.
La population migrante est très hétérogène, de par le statut juridique des personnes (réfugiés, migrants régularisés ou dans l’illégalité), leur pays ou région d’origine, les modalités du voyage pour arriver au Maroc, le genre ou l’âge des personnes, l’état de santé...
Les préoccupations pour un accueil correct obligent, entre autres domaines, à une réflexion sur la santé mentale et la prise en charge psychosociale. Pour rappel, le projet de ce travail vient en appui aux efforts déployés par le Gouvernement du Maroc dans le cadre de la politique migratoire mise en œuvre depuis septembre 2013.
Objectifs et méthodologie : les objectifs visés par la présente mission étaient d’identifier les besoins en santé mentale et d’assistance psychosociale des migrants, mais également les besoins des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux en matière de renforcement des compétences dans ces domaines.
Enfin, il s’agissait de proposer des pistes d’intervention pour améliorer l’offre de soins de santé mentale et d’assistance psychosociale disponible et pour faciliter l’accès à l’offre de soins aux migrants au Maroc.
La méthodologie comprenait une phase de rencontres avec les différents intervenants, sur le terrain, qu’ils s’agit de membres des associations, des intervenants dans le domaine de la santé, des migrants mais aussi des personnels d’instances juridiques, administratives. La deuxième phase de travail consistait en l’approfondissement des propos recueillis par la lecture et l’analyse d’une centaine de documents. La mise en regard des thèmes évoqués, souvent très succinctement, avec la littérature nationale et internationale donne une assise scientifique aux points traités. La troisième phase était la rédaction de ce rapport. Ce travail a également à terme une vocation pédagogique et servira de base pour l’élaboration d’un manuel de formation sur la santé mentale et le soutien psychosocial aux migrants au Maroc.
Résultats : la prise en charge psycho-sociale consiste à associer dans la prise en compte de la personne, une vision psychodynamique (=psy) dans ses interactions avec un environnement contextuel (social).
L’ensemble des intervenants est habitué à une évaluation des problématiques sociales : ressources, logement, travail, statut juridique. Il faut déterminer la nature de la demande et la nature de l’accompagnement souhaité : relationnel, psychologique, médical, socioéconomique, professionnel, administratif, juridique. Les stratégies mises en œuvre peuvent concerner un appui socio-économique mais en considérant le long terme : accès à des formations qualifiantes, mises en place d’AGR, etc. La demande des migrants dans ces domaines est claire : il s’agit de données matérielles, la plupart du temps objectivables. Même si la mise en œuvre des solutions n’est pas simple, la détermination d’objectifs, l’évaluation des résultats sont possibles. La question des moyens alloués est une question sociétale et politique, qui fait intervenir nombre de facteurs : les questions de discrimination et de xénophobie, les problèmes économiques et de chômage, la position des médias...
Les difficultés en matière de santé mentale sont d’un autre ordre.
Si le soutien psychologique, la pratique de l’écoute active sont spontanément évoqués, leur contenu est mal connu et peu formalisé. Les efforts des psychologues de la plateforme nationale protection des migrants sont remarquables (en termes de communication entre les intervenants et de prise en charge) mais ils ne peuvent en aucun cas suffire à couvrir les besoins.
Ces besoins ne sont peu, voire pas identifiés. Les migrants, en particulier d’origine subsaharienne, sont issus de pays où les ressources médicales, psychologiques et psychiatriques sont dramatiquement insuffisantes. La souffrance psychique est notoirement négligée.
Au Maroc, la très grande majorité des personnels n’est pas formée au dépistage et encore moins au traitement des entités nosographiques comme les troubles anxieux, la dépression ou les idées suicidaires. Si le syndrome post traumatique est régulièrement cité, son contenu ou sa prise en charge n’est pas évoqué.
Les conditions matérielles et les ressources humaines ne sont actuellement pas réunies pour que ce droit à la « Santé mentale », tel que défini par l’OMS, soit respecté.
Les psychiatres rencontrés sont mobilisés dans ce domaine. L’effort de modernisation de la psychiatrie marocaine est réel, même si la situation qu’évoquait le Conseil National des Droits de l’Homme en 2012 montre l’ampleur de la tâche...

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