Auteur :
Alaoui
Abdelmalek
Année de Publication :
2020
Type : Article
Thème : Santé
Couverture : Maroc
Chronique. Systémique, massive, globalisée, la crise du Coronavirus n’est pas que sanitaire, économique, sociale ou culturelle. Elle est également le révélateur du fossé qui existe depuis plus de soixante ans entre le volontarisme de discours et la triste réalité clinique de la relation entre le nord et le sud. Crise de l’« avoir » comme l’a affirmé dans un raccourci saisissant l’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, la pandémie a mis à jour les effets dévastateurs des politiques court-termistes dans les relations entre quelques nations parmi les plus riches au monde, et celles qui peinent encore à accéder au développement. Pour en sortir, l’anticipation et l’ambition devront inévitablement guider nos pas.
A l’instar de la théorie de l’essayiste Nassim Nicholas Taleb qui affirmait dans son ouvrage « Antifragile » que le vent pouvait éteindre une flamme comme la raviver, le «tsunami» Coronavirus a le potentiel de nous mener vers le chaos collectif comme vers un monde plus durable, plus équitable et donc plus stable. A tous les niveaux, des situations qui apparaissaient encore hier comme normales sont devenues insupportables. Devenues priorité dans l’agenda mondial, les questions de l’urgence climatique et des inégalités seront au cœur des débats qui animeront la sortie de la pandémie. Elles seront d’autant plus essentielles qu’elles dessinent une ligne de fracture devenu le fossé de tous les dangers et le terreau de toutes les violences à venir.