Auteur :
Labidi
Aroua
Collectivite Auteur :
Université Paris Nanterre
Date de publication : 20/12/2019
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Histoire
Couverture : Maroc
Cette thèse interroge le lien entre récit historique et construction nationale en Algérie, au Maroc et en Tunisie depuis les indépendances, en partant des discours politiques, des programmes d’enseignement et des manuels d’histoire. Elle se focalise sur le traitement scolaire de la conquête arabe (VIIe s.) afin d’étudier de quelle manière celle-ci s’intègre dans le récit national. Ce choix se fonde sur le fait que la conquête correspond à un passé commun aux trois pays sur le plan chronologique et spatial. Dès lors, les traitements observés révèlent des différences nationales qui sont susceptibles de révéler à leur tour des constructions différenciées de la nation. La comparaison de ces pays vise moins à confirmer une supposée ressemblance qu’à chercher les différences, afin de cerner non seulement ce que les manuels d’histoire disent de la conquête, mais aussi ce qu’elle-même dit du récit national. Malgré les proximités entre les trois pays, l’analyse montre que leurs manuels respectifs n’adoptent pas des récits nationaux similaires. Dans chaque État, ces récits composent avec différents aspects de la conquête (histoire politique et histoire religieuse, arabité et islam, territoire et langue) afin de définir une identité nationale. En Algérie, la conquête est mobilisée pour valoriser l’appartenance à une communauté arabo-musulmane qui déborde le cadre national. Au Maroc, elle est éludée du récit national à mesure que l’islamité de la monarchie chérifienne est mise en avant. En Tunisie, elle apparaît comme une étape parmi d’autres d’une longue épopée ; elle contribue à magnifier le territoire national.
À travers ces différents statuts de la conquête arabe dans chacun des récits nationaux, se dessinent trois conceptions de l’État-nation.

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