Auteur :
Santucci
Jean-Claude
Type : Article
Thème : Etat – Politique
Couverture :
Maroc
Ancrés dans l’histoire politique du Mouvement national, et largement associés dans la lutte anticoloniale aux côtés du Sultan, les partis marocains avaient vocation à s’attribuer sinon la plénitude du moins une part prépondérante de l’exercice du pouvoir dans le Maroc indépendant. En réalité, et malgré la reconnaissance constitutionnelle de leur fonction d’organisation et de représentation des citoyens, la monarchie marocaine a déployé une stratégie de dépérissement et de marginalisation des formations issues du mouvement national, tout en perpétuant un pluripartisme qui serve à maintenir et conforter son leadership.
Les multiples élections qui ont scandé l’histoire politique du Maroc, ont fourni un cadre d’expression et de renouvellement du champ partisan, soigneusement contrôlé par la Monarchie et dénué de toute dimension réellement compétitive quant aux enjeux d’appropriation du pouvoir.
En dépit de la libéralisation du régime amorcée depuis une décennie, et qui a laissé entrevoir un certain renouveau partisan, le multipartisme marocain relève du « pluralisme autoritaire », avec les contraintes et les dilemmes imposés par les modes de régulation politique des régimes autoritaires : pour les formations, accepter de continuer à jouer le jeu de l’intégration ou de la cooptation au risque d’affaiblir leurs assises sociales et d’augmenter leur discrédit populaire ; pour la monarchie, s’assurer du concours des structures partisanes à travers une certaine légitimité électorale, pour garantir sinon son hégémonie du moins sa stabilité et sa survie.