Collectivite Auteur :
OCDE
Année de Publication :
2016
Type : Rapport
Thème : Etat – Politique
Couverture : Maroc
Le présent rapport suggère les recommandations suivantes aux pouvoirs publics marocains pour améliorer la gouvernance des risques majeurs :
1. Élaborer une stratégie holistique dotée d’une vision commune à long-terme et d’objectifs partagés, conférant aux politiques de risque le statut de priorité nationale.
Une telle stratégie devra être soutenue par un leadership institutionnel fort, la mise en place d’instances de concertation multi-acteurs, un cadre réglementaire modernisé et l’établissement d’un système de suivi et d’évaluation. Assurer les interfaces avec les stratégies sectorielles sera essentiel pour le succès de sa mise en œuvre.
2. Mettre en place au niveau politique un programme national d’évaluation des risques, offrant un cadre de référence pour tous les choix de politiques publiques relatifs aux risques. Ce programme reposera sur une structure claire, garantissant une évaluation harmonisée et partagée entre toutes les parties prenantes du risque. Il devra fédérer l’expertise universitaire et technique déjà existante et en tirer parti.
3. Renforcer la culture du risque parmi les décideurs publics, les citoyens, et les entreprises. Une culture du risque devra être fondée sur la mise en place opérationnelle d’outils de communication et de sensibilisation aux risques.
4. Développer un cadre incitatif soutenant des efforts accrus pour la prévention des risques et la résilience. Ce cadre devra permettre de mieux équilibrer les priorités
entre mesures structurelles et non structurelles, afin d’optimiser les investissements et l’utilisation des ressources publiques. Il devra également être associé à des
financements durables mais aussi à des outils d’aide à la décision transparents.
5. Continuer à promouvoir une meilleure souplesse dans la réponse aux crises en élevant le niveau de préparation de l’ensemble des acteurs. Cela sera permis par une meilleure planification en amont, la généralisation des systèmes d’alerte multi-aléas, le renforcement de la coopération entre ministères et départements grâce à des plans d’urgence inter-agences, et la mise en place d’outils de communication de crise modernisés. Les pouvoirs publics devront renforcer leurs capacités de montée en
puissance, notamment en harmonisant les moyens et les capacités sur la base d’une l’évaluation partagée des risques. Ils devront aussi systématiser le fonctionnement des dispositifs de coopération internationale et de retour d’expérience.
6. Adopter une approche budgétaire qui pérennise le financement des risques dans les comptes publics en intégrant des estimations des dommages potentiels à venir. Dès lors, il conviendra de combiner avec précision des mécanismes de transfert de risques, notamment dans le secteur agricole, des règles de compensation ex-post claires au niveau des financements publics, et un processus de reconstruction transparent permettant le renforcement de la résilience.