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Comment bénéficier du dividende démographique ? : La démographie au centre des trajectoires de développement : Synthèse des études réalisées dans les pays de l’UEMOA, ainsi qu’au Ghana, en Guinée, en Mauritanie et au Nigeria

Auteur : Guengant Jean-Pierre; Kamara Yarri
Année de Publication : 2011
Type : Synthèse / Résumé
Thème : Démographie

Résumé/Sommaire :

Des pays d’Afrique de l’Ouest comme le Burkina Faso, le Mali, le Ghana, ont renoué avec la croissance économique depuis le milieu des années 1990, avec des taux de 4 à 6 % par an. Mais avec la forte démographie qui les caractérise, cette progression reste insuffisante pour satisfaire les besoins en santé et en éducation des populations, réduire l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et diminuer la pauvreté, qui touche encore entre un et deux tiers de leurs habitants. Les pays ouest-africains ne pourront émerger économiquement que s’ils saisissent une « fenêtre d’opportunité démographique » en réduisant leur fécondité, comme l’ont fait dès les années 1970 les pays qualifiés aujourd’hui d’émergents.
Avec la forte croissance démographique, l’arrivée sur les marchés du travail ouest africains de très nombreux jeunes – qui devraient passer de 6 millions par an en 2010 à près de 10 millions par an en 2030 – peut s’avérer désastreuse si la croissance et les emplois ne sont pas au rendez-vous. Mais elle peut aussi devenir un avantage si, grâce à la baisse de la fécondité, le nombre de personnes à charge (enfants et personnes âgées) par actif (15-64 ans) est réduit. Avec la baisse de ce ratio, aussi appelé « taux de dépendance », les actifs pourront diminuer leurs dépenses en faveur essentiellement des enfants et consacrer une part plus importante de leurs revenus à l’épargne et aux investissements productifs. Ce faisant, ils contribueront à stimuler la croissance économique.
Réduire la fécondité pour accélérer la transition démographique, et diminuer ainsi les taux de dépendance, est donc un processus essentiel pour une croissance économique durable. Entre 1970 et 2000, la plupart des régions en développement, comme l’Asie de l’Est et du Sud-Est, où les transitions démographiques ont été rapides, ont bénéficié de ce « dividende démographique ». Il n'en a pas été de même pour l’Afrique subsaharienne, justement parce que les taux de natalité y sont restés très élevés, avec une moyenne de plus de cinq enfants par femme. Ainsi, en Afrique de l’Ouest aujourd’hui, le ratio est toujours proche d’un inactif pour un actif, soit un taux de dépendance de près de 100 %. Or, avec des moyens trois à cinq fois plus importants que ceux octroyés actuellement à la planification familiale, les pays de la région pourraient diviser par deux ce rapport d’ici 20 ans, pour atteindre des niveaux de dépendance proches de ceux observés aujourd’hui dans les pays émergents.
Jusqu’à présent, les moyens financiers et humains attribués à la maîtrise de la démographie ont fait défaut en Afrique. Face à des problèmes de santé publique majeurs, les politiques, plans, programmes et stratégies mis en œuvre au cours des 20 dernières années ont dû privilégier la prévention et les soins aux malades du VIH/Sida ainsi que la prise en charge des grossesses, des accouchements et des urgences obstétricales et néonatales.
Parallèlement à ces interventions, l’accès à des services de planification familiale et la promotion de l’utilisation de la contraception n’ont pas été suffisamment encouragés.
Aujourd’hui, seules 10 à 20 % des femmes ouest-africaines en union ont recours à une contraception. Pourtant, il existe une forte demande en planification familiale : entre 30 et 60 % de ces femmes souhaiteraient y avoir accès.
Le développement ne se résume pas seulement à la maîtrise de la natalité, mais l’accélération de la transition démographique grâce à l’augmentation de l’utilisation de la contraception – qui répond à des besoins exprimés par les femmes – constitue l’un des leviers majeurs qui permettrait à l’Afrique de l’Ouest de relever les défis socioéconomiques auxquels elle est et sera confrontée. Rappelons que près de la moitié de la forte croissance économique observée en Asie de l’Est et du Sud-Est entre 1970 et 2000 est imputable aux changements démographiques induits par les gouvernements. A l’instar de ces derniers, les pays ouest-africains doivent multiplier, au cours des 10 ans à venir, de trois à cinq fois les moyens affectés à la planification familiale pour stabiliser le nombre des naissances d’ici 2030 et être en mesure de bénéficier du dividende démographique.

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