Collectivite Auteur :
La Cimade
Date de publication : 01/11/2008
Type : Etude
Thème : Démographie
Couverture :
Maroc
Le durcissement des mesures d’entrée sur le territoire européen a peu à peu réduit à néant les possibilités, pour la plupart des jeunes africains, de rejoindre « légalement » le territoire européen. Pourtant, loin de stopper les migrations vers l’Europe, cela a contribué au développement de l’immigration dite « clandestine » par voie terrestre et maritime. Les politiques migratoires actuelles menées par l’Union européenne (UE) et ses États membres sont principalement axées sur la lutte contre les migrations irrégulières. Peu à peu, les mesures destinées à empêcher les migrants d’entrer sur le territoire européen se sont transformées en mesures destinées à les empêcher de quitter le sol africain. L’UE et ses États membres ont ainsi initié des partenariats avec les pays de départ et de transit pour contrôler en amont les flux migratoires vers l’Europe. Or, les dispositifs de surveillance des frontières et les accords discutés et conclus ont des incidences directes sur les parcours des migrants et sur leurs droits. Le bouclage des frontières du nord du Maroc suite aux événements de Ceuta et Melilla en 2005 a conduit, non pas à stopper les migrations, mais à ouvrir de nouvelles voies de passages, plus au sud, et plus dangereuses. Lorsqu’une « porte » se ferme, les migrants sont contraints de trouver d’autres voies. Le Maroc, l’Algérie, le Mali, le Sénégal, le Niger et la Mauritanie, des pays traditionnellement de départ, sont devenus des pays de transit, puis des pays d’accueil par défaut, pour de nombreux migrants.