Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les villes impériales marocaines disposent d’un patrimoine exceptionnel, que ce soit au niveau de son enracinement, de sa diversité ou de sa richesse, qui reste peu exploité. Toutefois, la valorisation de ce patrimoine constituerait un levier du développement économique local et national à travers la promotion du tourisme culturel. Certains promoteurs du tourisme voient dans la gentrification des anciennes médinas une solution pour pallier la détérioration de ces médinas et le déclin économique. D’ailleurs, durant les deux dernières décennies, le potentiel de gentrification des anciennes médinas devient très élevé. C’est le cas de l’ancienne médina de Marrakech où les riyads et les maisons d’hôtes (MH) constituent un bel exemple pour la transformation de ce patrimoine irremplaçable. Le présent article se focalise sur l’impact des changements introduits à ces demeures afin de les protéger et de les réutiliser sous une nouvelle figure. L’objectif est de répondre, sur la base d’enquêtes par questionnaire, aux questions suivantes : Comment le Riyad est-il devenu l’un des premiers produits touristiques les plus prisés de Marrakech ? Combien en existe-t-il ? Quels sont leurs propriétaires ? Quelle est leur capacité d’hébergement ? Quel avenir pour ces riyads et MH ? Pourquoi la gentrification ? S’agit-il d’une alternative pour s’enrichir ? Pourquoi vendre son legs ? Les Marrakchis sont-ils conscients de l’importance de la richesse dont dispose leur ville ancestrale ? La connaissent-ils bien ? La visitent-ils ?
Les résultats montrent que l’ancienne médina de Marrakech a connu un bouleversement socio-économique et culturel radical à la fois positif et négatif. Ces changements provoquent ainsi le passage de la « gentrification » vers la « touristification ». Les résultats révèlent aussi que les Marrakchis sont conscients des valeurs patrimoniales et culturelles de leur ville malgré leur manque de moyens qui rend la sauvegarde de ce patrimoine difficile.
Nous insistons donc sur le fait que la sauvegarde de la richesse culturelle, historique et économique du patrimoine passe par la sensibilisation des locaux et des propriétaires autour de sa valorisation et de ses enjeux pour l’attractivité de leur ville, pour la croissance et l’emploi.