Auteur :
Barontini
Alexandrine
Date de publication : 12/07/2013
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Culture
Qui sont les locuteurs de l’arabe maghrébin (dans ses diverses variétés) en France et quelles sont leurs pratiques langagières ? Étudier ces pratiques suppose que l’on s’intéresse aux phénomènes migratoires liés à la (post) colonisation du Nord de l’Afrique. Cette prise en compte, dans une étude sociolinguistique, de la diversité des profils, liée à l’histoire, sous l’angle séculier de pratiques potentielles de l’arabe maghrébin constitue une approche inédite.
Ce travail réunit des personnes ayant un lien familial avec le Maroc, l’Algérie ou la Tunisie, de traditions musulmanes, juives et chrétiennes, et, parmi les personnes originaires d’Algérie, des harkis et des pieds-noirs, et/ou leurs descendants nés et/ou socialisés en France.
La première partie s’intéresse au concept d’ethnicité et montre que les termes « assimilation/intégration » fonctionnent sur un mode injonctif et ne constituent plus des outils théoriques pertinents. Enfin, sont examinées les catégorisations ayant trait aux populations considérées.
La seconde partie examine le processus de transmission, les représentations et pratiques langagières déclarées, en s’appuyant sur les entretiens recueillis.
Concernant la transmission, le modèle dominant qui présuppose une perte de la langue familiale sur trois générations conduit à masquer ou à schématiser un processus autrement plus complexe. Cette thèse met en évidence qu’il ne s’agit pas d’un processus linéaire, tant dans la (re)définition proposée qu’à travers les entretiens et les parcours.
Enfin, la troisième partie s’intéresse aux pratiques langagières effectives et propose des pistes d’analyse autour des questions de variation, de koinéisation et d’accommodation.