Auteur :
Azouzi
Ammar
Année de Publication :
2008
Type : Article
Thème : Culture
Couverture :
Maroc
L’histoire de l’implantation de la langue française au Maghreb est étroitement liée à la colonisation. Cependant, à quelques exceptions près, le français ne sera ni rejeté ni refusé parce qu’il a été la langue de l’ancien colonisateur. Quand ils ont recouvré l’indépendance, les pays du Maghreb ont opté pour l’arabe comme langue officielle. Cependant la langue socialement utilisée, ce que les textes de lois ne précisent pas, c’est le dialecte, voire les dialectes. Dans ce contexte, le français a toujours joui du statut de langue seconde privilégiée. Au début le français était la langue de l’administration, de l’enseignement et de tous les domaines qui ont hérité des pratiques de l’administration coloniale ou de Protectorat. La scolarisation massive, les revendications de communautés linguistiques et les enjeux politiques ont parfois amené les décideurs à reconnaître d’autres langues que l’arabe classique, c’est le cas du berbère, reconnu depuis quelques années en Algérie et au Maroc. Dans une situation linguistique assez complexe, le français demeure et sera la langue véhiculaire dans plusieurs domaines. Au niveau de l’enseignement, et malgré les cris d’alarme lancés par les pédagogues sur « la baisse du niveau » et le recours des ministères respectifs à plusieurs réformes, au primaire, au secondaire et au supérieur, de l’enseignement de cette langue, le français continue à être enseigné beaucoup plus comme langue seconde privilégiée que comme langue étrangère. Bien que le statut du français ne soit expressément mentionné dans aucune des constitutions des pays du Maghreb, il est socialement largement répandu et ne souffre que peu de la concurrence de la langue anglaise.