Année de Publication :
2013
Type : Rapport
Thème : Culture
Couverture : Maroc
Cet avis a pour sujet les Lieux de vie et l' action culturelle. Les débats internes qui ont été tenus au sein du Conseil, les auditions organisées avec les parties prenantes, notamment les acteurs culturels, et le travail descriptif de terrain qui a été mené à travers plusieurs régions du Maroc, ont permis d'aboutir à certaines analyses. Par lieux de vie, le Conseil désigne les lieux publics où l'on se rend pour accéder à une offre culturelle (salles de cinéma ou de théâtre, places publiques sur lesquelles se déroulent des manifestations artistiques et culturelles) ou pour des raisons sociales, intellectuelles ou sentimentales. Les lieux de vie des Marocains laissent entrevoir la multiplicité des référentiels historiques et symboliques dans lesquels la société puise ses valeurs: religion, croyances populaires, cultures issues des déserts, des campagnes et des montagnes, idéaux collectifs. Ils révèlent également l'impact de la société de consommation, des productions audiovisuelles diverses, et des nouvelles technologies de communication sur les modes d'expression et d'échange. La réalité contradictoire et paradoxale de l'espace urbain et des lieux de vie pose des problèmes sociaux, économiques et politiques. Elle pose aussi un problème essentiellement culturel, celui du sens de la citadinité et du civisme dans la ville, qui sont notamment façonnés, entre autres, par les choix des pouvoirs publics en matière de modes de régulation territoriale et de référentiel de communication. L'espace urbain est par excellence celui de la participation. Dans cette perspective, l'aménagement des lieux de vie des populations, afin d'améliorer les ressorts de la participation, est un défi politique et un choix sociétal et culturel déterminant. Il s'agit de promouvoir les droits fondamentaux des citoyens, dont le droit à une vie décente, le droit à l'accès à des loisirs convenables et à des prestations culturelles, ainsi que le droit à la participation citoyenne. La promotion active de l'équité territoriale, à travers l'organisation des espaces de vie, constitue en effet une composante essentielle de la justice.