Auteur :
Bouzar
Chabha,
Louggar
Rosa
Type : Rapport
Thème : Repères du développement économique
Couverture : Algérie
L’Algérie est un pays riche au vu des recettes pétrolières qu’elle engrange annuellement. La note de conjoncture de la Banque centrale signale à fin juin 2014 un montant de réserves de change, en baisse certes mais encore intéressant, soit 193,269 milliards de dollars, et des ressources du Fonds de régulation des recettes de 4 773,51 (alors qu’elles étaient de 5 238,80 milliards de dinars en 2013). Paradoxalement, des disparités régionales et inégalités sociales subsistent ou s’aggravent dans le pays notamment au niveau économique. Des pans de populations ne profitent pas suffisamment du développement industriel et de la fonction de redistribution. Dés lors, le chômage surtout des jeunes, la pauvreté et la croissance (hors hydrocarbures) sont devenus un problème récurrent pour le pays. De plus, la forte prévalence de l’économie informelle se caractérise comme dans d’autres pays en développement par sa forte croissance.
Pour pallier à ces contraintes majeures, les Pouvoirs Publics mettent en place, tardivement certes mais à temps, un ensemble de mesures et aides engagées simultanément. C'est ainsi qu'en plus des actions à caractère conjoncturel, des dispositifs de type structurel sont mis en oeuvre depuis le milieu des années 1990 selon une approche économique basée sur la création d'emploi par l'investissement productif. (CNAC, ANSEJ et le cas de l’ANGEM qui nous intéresse particulièrement).
Devenu opérationnel depuis 2004, le dispositif de microcrédit ANGEM (Agence nationale de gestion du micro crédit) représente un des instruments de réalisation de la politique de gouvernement en matière de lutte contre le chômage et la précarité durant cette phase de transition vers l'économie de marché. En effet, outre les potentialités financières, le pays recèle deux grands gisements, d'un côté les jeunes avec leur potentiel créatif et leur volonté de se frayer un chemin dans la vie, et de l'autre coté les vastes opportunités en termes d'agriculture, de services, de la petite transformation et de l’artisanat, c'est la voie de rapprochement de ces deux gisements que tente d’emprunter ce dispositif en s'accordant une convention avec l'ensemble des institutions bancaires, qui jouent un rôle très essentiel au succès de cette démarche.
Une réflexion sur ce sujet s’impose et se fixe l’objectif d’examiner à partir du bilan cumulé arrêté au mois de décembre 2014, si la mise en oeuvre du dispositif ANGEM en Algérie, pays en mal de développement, a un impact favorable sur la création de micro entreprises, la résorption du chômage et la réduction de la précarité de personnes notamment les femmes.
Telles sont les interrogations et motivations qui guident ce travail ; des éléments de réponse nous font opter pour une approche qui se veut technique et analytique et une structure scindée en trois parties. La première sera consacrée à quelques repères concernant la micro-finance et le microcrédit, la deuxième à une appréciation critique de la situation socioéconomique qui prévaut dans ce pays de paradoxes et la troisième à l’analyse de l’impact du dispositif ANGEM.