Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Cette étude analyse l’impact de la simplification des procédures douanières sur la dynamique de l’investissement au Maroc, en prenant pour étude de cas l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII). Elle combine une approche conceptuelle, fondée sur la théorie des coûts de transaction, et une investigation empirique couvrant la période 2015-2024. Sur le plan normatif, la loi 55-19, la refonte annoncée du Code des douanes et la numérisation intégrale via BADR et PortNet ont réduit le délai moyen de dédouanement de 7,4 jours à 2,4 jours et porté le taux de traitement électronique à 95 %. Un modèle de panel appliqué à quinze pays MENA montre qu’un jour gagné au dédouanement accroît les IDE manufacturiers d’environ 0,24 point de PIB. Les flux d’IDE vers le Maroc, en particulier dans l’automobile, les énergies renouvelables et l’e-logistique, confirment cette élasticité. Les entretiens menés auprès de 48 investisseurs et transitaires attribuent une note moyenne de 4,3 / 5 à la rapidité et de 4,1 / 5 à la transparence des procédures, tout en soulignant des marges d’amélioration : intégration complète des certificats sanitaires, maillage logistique des ports secondaires et adaptation du régime e-commerce.
L’étude conclut que la simplification douanière est une condition nécessaire mais non suffisante à l’attraction durable des capitaux, appelant à une « douane de deuxième génération » centrée sur l’interopérabilité inter-agences, l’intelligence artificielle de ciblage et l’accompagnement des PME.