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Industrie des pêches et de l'aquaculture au Bénin : Rapport de synthèse

Collectivite Auteur : Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les États Africains Riverains de l’Océan Atlantique
Année de Publication : 2013
Type : Synthèse / Résumé
Thème : Pêche
Couverture : Bénin

Résumé/Sommaire :

Le Bénin est un paradoxe économique. Il dispose d’une position géographique avantageuse (proximité du Nigeria, appartenance à l’UEMOA, trait d’union entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale francophone) et de ressources importantes pour développer une économie diversifiée et prospère, mais évolue depuis 1960 avec une croissance faible et insuffisante pour relever de façon significative le niveau
de vie de sa population. L’économie est en effet dominée par l'agriculture et les services, l'industrie demeurant un secteur peu développé. De même qu’elle est fortement dépendante de son voisin nigérian.
Les politiques publiques s’appuient sur les stratégies de croissance accélérée et la réduction de la pauvreté. Le Bénin a aussi initié une série de mesures et de réforme de politiques libérales avec le désengagement de l’Etat des activités de production et de commercialisation des produits. Il a fixé son cap dans l’Agenda « vers une économie émergente à l’horizon 2025 ».
Le secteur des pêches fait face à une situation de surexploitation de ses principaux stocks halieutiques. De même que sa principale filière exportatrice (crevette) est menacée d’effondrement, ce qui a incité les autorités à engager des réformes, avec l’appui des partenaires au développement, concernant le renforcement du système institutionnel et juridique de gestion des pêches, le projet de la loi cadre ainsi que l’élaboration d’un plan stratégique de relance agricole qui comprend le programme de développement des pêches et de l’aquaculture (PADPA). Ces réformes devenus nécessaires, peinent encore à se concrétiser, faute de moyens et de lourdeurs administratives et procédurales.
Le Bénin reste un pays fortement importateur de ses produits de consommation et la
filière du poisson congelé est en croissance continue. Les produits importées,
pélagiques côtiers congelés à faible prix, occupent une place importante dans les
habitudes alimentaires et correspondent au pouvoir d’achat des ménages.
L’industrie de la pêche au Bénin est peu développée. Le segment industriel est
inexistant ; les armateurs de la pêche industrielle sont d’origine étrangère (Ghana,
Nigéria, Cameroun). A l’évidence, cette situation peut être considérée comme une
opportunité pour mener et prendre des décisions pouvant être considères impopulaires étant donné qu’elles ne risquent pas trop de générer de gros problèmes de politique intérieure. Cependant, la piraterie et la pêche illégale généralisée réduisent la marge de manœuvre et orientent le choix des autorités résiliées parfois à délivrer des licences de pêche et faire des entrées de recettes à l’Etat, plutôt que de laisser ces navires faire des intrusions et pêcher illégalement dans ses eaux faute de moyens efficace de contrôle.
Les contraintes importantes, auxquels est confronté le secteur de la pêche ne lui
permettent pas de répondre aux objectifs fixées par les politiques sectorielles. Les
contraintes du système de gestion des pêches portent sur les faibles capacités de la
recherche halieutique, un cadre juridique inadapté, un système d’information, de suivi, contrôle et de surveillance inexistant en particulier dans la pêche industrielle.
Ainsi, la pêche continentale, principale source de la production nationale halieutique
(80%), fait l’objet d’utilisation d’engins et pratique de pêche destructrice des ressources. A cela, s’ajoute des contraintes environnementales (ensablement du chenal, pollution, changement climatiques). Autant de facteurs, qui combinés à la surpêche et le changement climatique, accélèrent la surexploitation des stocks halieutiques. Cela risque à terme d’engendrer une situation de dégradation irréversible de l’écosystème béninois si des mesures appropriées ne sont prises en compte rapidement.
Des potentialités de développement du secteur des pêches et de l’aquaculture
existent pourtant au Bénin et concernent à la fois l’aquaculture et les filières de
crevette et de poisson. En effet, la pisciculture constitue un secteur d’avenir dans ce
pays. Elle dispose d’atouts considérables liés aux facteurs naturels (réseau hydrographique) et à l’existence de marchés pour sa production de clarias et de
tilapia. Le développement reste toutefois, contraint à un modèle artisanal et peu
productif, ce qui nécessite une réadaptation des projets en cours (Provac notamment) pour tenir compte des objectifs du PADPA et de l’évolution enregistrée auprès de certains pays voisins (ex, Nigéria, Ghana). Des réussites existent pourtant bien dans la pisciculture au Bénin, à un niveau industriel et sont l’œuvre d’initiatives de privés à l’instar du CRIAB. Leurs expertises et expériences pourront faciliter l’installation de nouveaux promoteurs.
La diversification des espèces élevées est également nécessaire pour contribuer à
l’essor de l’aquaculture et l’élevage de la crevette peut constituer une possibilité de
cette diversification et une matière première pour les industries de transformation qui
sont actuellement à l’arrêt.
Par ailleurs, la mise à niveau de l’industrie crevettière est un impératif compte tenu des enjeux que représentent cette filière en termes d’emploi, et de recettes pour le pays. Elle nécessite inévitablement une mise aux normes internationales, ce qui constitue défi majeur à la fois celui de la qualité, de la formation, des infrastructures mais aussi et surtout celui de la valeur ajoutée. Un partenariat public-privé peut être développé pour la restauration des ressources crevettières, développement d’une politique marketing, amélioration de la gouvernance et l’adaptation de l’industrie pour tenir compte de la forte compétitivité sur le marché international.
La pêcherie thonière, qui échappe actuellement à tout contrôle, doit faire l’objet d’une
intégration en termes de suivi régulier, obligation des débarquements, embarquement des observateurs scientifiques et un encouragement pour la participation de privés béninois auprès d’opérateurs étrangers notamment les ghanéens qui opèrent actuellement.
La relance de ces filières et du secteur des pêches et de l’aquaculture du Bénin en
général doit relever de multiples enjeux (sécuritaires, économiques, environnementaux et même sociaux). Le pays doit assurer une meilleure application de sa souveraineté sur son espace maritime, dans les eaux territoriales et sur sa zone économique exclusive. Cela ne peut se faire qu’à travers la protection de ses ressources halieutiques et de la biodiversité. Une coordination régionale et internationale sont nécessaire et doivent être renforcées au niveau de la CEDEAO et de la Commission du Golfe de Guinée.

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