Auteur :
Hishamunda
Nathanael,
Bueno
Pedro,
Menezes
Ana Maria
...[et al.]
Collectivite Auteur :
Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
Année de Publication :
2017
Type : Rapport
Thème : Pêche
La gouvernance efficace de l’aquaculture moderne doit réconcilier le bien-être écologique et humain afin que l’industrie aquacole soit durable dans le temps. Sans gouvernance efficace, il peut y avoir une mauvaise affectation des ressources, une stagnation de l’industrie, des impacts irréversibles sur l’environnement et des troubles sociaux. Le traitement réservé aux travailleurs au sein de l’industrie constitue une composante majeure du bien-être humain. Le but de cette étude, qui a été recommandée par les Membres de la FAO lors de la quatrième session du Sous-Comité de l’aquaculture du Comité des pêches tenue à Puerto Varas, en République du Chili, en 2008, est de mieux comprendre la gouvernance de l’emploi dans l’aquaculture pour l’améliorer, si cela est nécessaire. Les pratiques d’emplois d’une douzaine d’exploitations et de juridictions en Afrique, Amérique, Asie et Europe ont été examinées. Plusieurs enquêtes ont permis de rassembler des données sur l’emploi dans l’aquaculture, telles que le niveau d’étude, le genre et la rémunération, l’objectif étant de savoir si les travailleurs du secteur sont traités conformément à la loi et s’ils sont rémunérés à un taux égal à celui qui prévaut dans d’autres secteurs. La création d’emplois semble être un facteur décisif par rapport aux perceptions que le public se fait de l’industrie aquacole, comme indiqué dans les enquêtes d’opinion. Les conclusions de ce rapport suggèrent que l’aquaculture est bénéfique au niveau socioéconomique global pour les régions dans lesquelles elle est pratiquée. L’industrie a créé des emplois, surtout des emplois non saisonniers. Ces emplois ont permis aux jeunes de rester dans leurs communautés, tout en améliorant la viabilité économique des zones isolées. Dans toutes les entreprises qui ont fait l’objet d’enquêtes, les rémunérations étaient du niveau des salaires minimums ou supérieures et dépassaient le plus souvent les salaires payés dans des secteurs alternatifs. Les exploitations ont aussi offert des avantages indirects, tels que la couverture médicale ou de retraite, et dans certains cas, des primes. Les enquêtes d’opinion indiquent que ces avantages sont appréciés par les populations locales. Il y a toutefois des effets négatifs. Les salaires des travailleurs non qualifiés dans le domaine de la transformation du poisson sont faibles et les conditions de travail souvent rudimentaires. La domination des grandes sociétés dans les zones de fort chômage peut créer une situation de marché du travail dualiste qui se reflète dans les salaires. Les professionnels perçoivent des salaires compétitifs alors que les travailleurs non qualifiés touchent une valeur inférieure au produit de leur revenu. Il y a aussi un risque que les lois du travail soient mal appliquées ou, lorsqu’elles sont violées, que les sanctions appliquées n’aient aucun effet dissuasif, les gouvernements pouvant souhaiter garder un avantage compétitif pour les espèces commercialisées sur le marché international. Différentes suggestions sont faites pour permettre de renforcer la gouvernance de l’emploi dans l’aquaculture. Compte tenu du temps relativement long qui s’est écoulé entre la compilation des données rapportées dans ce document et leur publication, la situation peut avoir connu plusieurs améliorations. Ces suggestions peuvent n’avoir plus lieu pour ces pays, mais demeurent pertinentes lorsqu’aucun changement n’a eu lieu ou qu’un pays s’efforce de promouvoir l’aquaculture de manière durable. Il faut noter que cette étude ne vise aucun pays ni système aquacole spécifique; ces études de cas doivent permettre de tirer des leçons, qu’elles soient positives ou négatives