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Les politiques macro-économique :Les politiques budgétaires et monétaires du Maroc depuis cinquante ans et perspectives pour les vingt prochaines années

Auteur : Sagou M’hamed
Année de Publication : 2006
Type : Etude
Thème : Finances
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Ce document présente une analyse, sur la base de données statistique, de la nature des politiques budgétaire et monétaire suivies par les autorités publiques marocaines. Il indique aussi le rôle de ces politiques dans la croissance et le développement du pays. Cette analyse est faite sur une période de cinquante ans et retrace l’évolution aussi bien des dépenses et des recettes publiques et du solde budgétaire que des objectifs et des instruments de la politique monétaire.

Cette étude révèle que depuis l’indépendance, les dépenses et les recettes ont eu une progression régulière jusqu’en 1973. Date à laquelle, il y a eu une forte augmentation des dépenses publiques, notamment de l’investissement, dans le cadre du plan d’équipement intensif 73-77. Les recettes étant insuffisantes pour couvrir ces dépenses, les autorités publiques ont eu massivement recours aux emprunts extérieurs durant cette période. Après des années de vaines tentatives de stabilisation des dépenses publiques durant la période 78-82 et face aux déséquilibres macro-économiques fondamentaux, le Maroc a été contraint de s’engager dans un programme d’ajustement structurel (PAS), qui a permis de réduire fortement ces dépenses notamment de l’investissement. Ce programme a permis aussi d’augmenter les recettes publiques (réforme fiscale, financement du FMI...). Au début des années 90 et jusqu’à nos jours, les dépenses de fonctionnement sont restées prépondérantes et en ascension continue, suivies des charges de la dette; alors que les dépenses d’investissement n’ont pas évolué significativement depuis 1993. Cette période a connu une progression irrégulière des recettes non fiscales grâce aux privatisations et une baisse de la dette extérieure au profit des emprunts intérieurs. Quant aux recettes fiscales, constituées en grande partie des impôts indirects, elles augmentent relativement et restent toujours prépondérantes dans la composition des recettes publiques. En ce qui concerne le solde budgétaire, il a été déficitaire au lendemain de l’indépendance, mais ce déficit s’est relativement résorbé à partir de 1965 jusqu’en 1973 grâce à une contraction des dépenses. La période 73-77 qui a connu une importante augmentation des dépenses publiques a enregistré une forte dégradation du déficit budgétaire. Le solde est resté structurellement déficitaire malgré une politique d’assainissement prônée par les autorités publiques entre 1978 et 1980. L’ajustement structurel a pu améliorer progressivement le solde budgétaire et même à le faire revenir à des niveaux soutenables au début des années 1990. Depuis, le déficit est resté relativement « maîtrisé » grâce aux recettes exceptionnelles de privatisation. Quant au financement de ce déficit, il a été assuré d’abord par des ressources internes jusqu’en 1974, date à laquelle l’emprunt extérieur a été le principal mode de son financement. À la fin des années 80, avec le PAS, les sources de financement interne ont de nouveau été utilisées pour la couverture des déficits du trésor. De son côté, la politique monétaire a connu de profonds bouleversements. Son objectif principal a été et reste encore la maîtrise des prix via un contrôle étroit de la masse monétaire par rapport à l’économie. Ainsi, jusqu’aux années 80, les objectifs de la politique monétaire ont été poursuivis par des mesures directes à caractère réglementaire et contraignant. Les autorités monétaires ont eu souvent recours à l’encadrement du crédit. Le réescompte constituait le principal mode de refinancement auprès de la banque centrale et les taux d’intérêts étaient administrés.

En revanche, depuis la deuxième moitié des années 80, il y a eu un abandon progressif des procédés de contrôle monétaire direct en faveur d’une régulation par les taux d’intérêt. Cet abandon s’est fait dans le cadre d’un processus de libéralisation financière qui a commencé dans les années 90 (suppression de l’encadrement du crédit, libéralisation des taux d’intérêt, etc...). Durant la longue période étudiée, les politiques macro-économiques marocaines, sur les plans budgétaires et monétaires ont évolué avec la conjoncture économique et sociale à l’intérieur du pays, et tenté de réagir, si nécessaire, à certains chocs extérieurs. En effet, contrairement aux pays industriels occidentaux dont les politiques macro-économiques ont été typiquement keynésiennes jusque dans les années 1970, au Maroc, la seule véritable expérience d’une relance budgétaire et monétaire de ce genre l’a été entre 1973 et 1977, et pour des raisons de contraintes économiques et sociales internes (sécheresse, pression démographique, etc...) et internationales (prix du pétrole, hausse des taux d’intérêts, etc...). Certains pays dont l’expérience a été relativement similaire (Tunisie, Turquie), ont connu les mêmes crises que le Maroc durant les années 1980, mais ils les ont relativement mieux résolues, parce qu’ils ont disposé de ressources notamment externes (Turquie) ou par un endettement sans rééchelonnement (Tunisie), et dans tous les cas par une relative souplesse de leur macro-économie (taux de change). Toujours est-il que les politiques macro-économiques marocaines, durant les cinquante dernières années, ont été accompagnées par une croissance dont le taux moyen a décliné en longue période, passant d’environ 5 % durant les années 1960 à 1970 à 3 % durant les années 1993-2002. Durant cette même période, la croissance agricole a, quant à elle, évolué de façon plus irrégulière.

Par ailleurs, sur le plan social, le taux de chômage urbain continue à croître en longue période. Les dépenses sociales en matière d’éducation et de santé sont restées relativement constantes en pourcentage du PIB, malgré le triplement de la population depuis l’indépendance. Il semble donc que les politiques macroéconomiques, suivies depuis cinquante ans, ont certes été d’une certaine efficacité sur le plan de la maîtrise des équilibres fondamentaux, mais, en même temps, n’auraient pas été suffisamment souples pour mieux s’adapter aux chocs, et surtout, « lisser » davantage la progression de la croissance afin d’améliorer le niveau économique et social de la population. Pour les vingt prochaines années, certaines études de prospective économique internationale, ont prévu pour l’ensemble de la région Méditerranée et Moyen Orient (hors pays pétroliers), un taux de croissance moyen entre 3 et 4 % d’ici à 2030. Face à une telle hypothèse qui tient compte de l’ouverture économique régionale en cours, les politiques macroéconomiques marocaines devraient rompre avec la tendance actuelle d’une croissance moyenne de 3 %. Le potentiel économique marocain, dont il faudra estimer les capacités, devra permettre à notre pays, non seulement de s’installer dans la croissance moyenne de 3 à 4%, mais chercher, si possible, à la dépasser. Pour cela, les politiques macroéconomiques des vingt prochaines années devraient évoluer graduellement et progressivement d’un mode de régulation administratif, vers un mode de régulation économique. Cette régulation, plus axée sur les capacités économiques réelles du pays et sur des objectifs de croissance potentielle, sera de nature, non seulement à préserver les fondamentaux macroéconomiques de notre économie, mais à en assurer la souplesse et l’adaptabilité

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