Auteur :
Bensouiah
Riad
Année de Publication :
2003
Type : Actes de congrès / Séminaire / Atelier
Thème : Environnement
Couverture :
Algérie
Dans un contexte marqué par la mondialisation de l’économie, la steppe algérienne subit une dégradation qui se manifeste à tous les niveaux. Cela se traduit sur le plan physique par une diminution de la superficie des parcours et l’extension du paysage désertique, et sur le plan socio-économique par la paupérisation de la population locale et l’accentuation des inégalités sociales.
La relation de type fragilité – marginalité qui marque le milieu naturel et l’environnement socio-économique de la steppe algérienne depuis plus d’une quarantaine d’années a obligé les pouvoirs publics à intervenir pour trouver des solutions adaptées aux problèmes de la steppe, qui devait théoriquement jouer un rôle important dans l’économie nationale en tant que réservoir de viande ovine du pays.
L’importance du phénomène de désertification dans la steppe algérienne n’est plus à démontrer. Chaque année, de nouveaux parcours sont soumis à divers types d’érosion. Le territoire « utile » de la steppe diminue, laissant place à des paysages incultes et « inutiles » pour les homes et les animaux.
La lutte contre la désertification, objectif que s’est assigné l’Etat depuis le début des années 70, devait stopper, sinon limiter la diminution des superficies de parcours steppiques à travers des actions touchant aussi bien le milieu physique que l’environnement socio-économique. Cependant, le bilan que l’on peut faire sur ces quarante dernières années montre que, hormis certaines améliorations, notamment sur le plan des infrastructures, la steppe algérienne se trouve bien plus dégradée qu’au lendemain de l’indépendance.
Cette contribution se propose d’examiner les politiques environnementales appliquées dans les zones steppiques et leurs incompatibilités avec les besoins et pratiques des populations locales.
A travers deux parties bien distinctes, nous tentons de dégager les raisons du décalage entre ces politiques et les attentes des pasteurs et agro-pasteurs de la steppe algérienne. La première partie établit un bilan des politiques environnementales dans la steppe, tandis que la seconde, à travers les résultats d’une enquête menée dans une région steppique sur un échantillon représentatif de pasteurs et agro-pasteurs, s’intéresse aux réactions de ces éleveurs et agro-éleveurs par rapport aux politiques menées et met en lumière les raisons des échecs répétés de l’intervention étatique sur ce milieu, qui soulignent finalement l’absence d’une réelle politique environnementale en Algérie.