Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Depuis son apparition dans le fameux rapport du BIT sur le Kenya en 1972, sous l’appellation du secteur informel, le concept « secteur informel » n’a cessé de susciter les débats et couler d’encre quant à la terminologie utilisée, ses origines et ses fonctions.
Durant les premières années de son apparition, le secteur informel était considéré comme un secteur nuisible, secteur rebelle aux normes administratives et fiscales dont il faut précipiter la résorption (approche de la négation du secteur informel). C’est un simple moteur de développement résidu qui sera appelé à disparaitre dès que les modèles de développement atteignent leurs objectifs. Or, ces stratégies de développement n’ont pas tardé à révéler leur défaillance. Et le secteur a été rappelé à jouer un rôle d’ajusteur/régulateur du marché de l’emploi et contribuer à répartir équitablement les revenus. Résultat : il n’y a pas questions de résorber l’économie informelle, mais de l’intégrer en créant les conditions favorables de son développement1 (approche sociologique de l’informel).
Dans notre papier nous tentons de répondre à la question centrale suivante : « l’économie informelle constitue-t-elle un moteur de développement ou présente-t-elle des freins pour la croissance de l’économie nationale ? Pour ce faire, nous allons éclairer ce concept important en mettant le point sur son apparition, son évolution, ses rouages,… (Section 1). Nous allons, par la suite, mettre en relief la place qu’occupe l’économie informelle dans l’économie marocaine (Section 2).