Auteur :
Charmes
Jacques
Type : Chapître / Extrait
Thème : Economie souterraine
Couverture :
Maroc
Le concept de secteur informel a pris naissance au début des années 1970. I1 sert à désigner les activités de petite taille essentiellement destinées à procurer des revenus de subsistance aux nouveaux citadins des métropoles du Tiers monde qu’un exode rural, amplifié par la modernisation, sinon par l’industrialisation, avait tendu à multiplier. Par la suite, la notion s’est étendue à l’ensemble des petites activités qui du fait de leur origine traditionnelle ou de leur caractère récent et spontané - sont restées en marge des législations et des diverses formes d’enregistrement, notamment statistiques.
Mais on avait alors tendance à considérer ces activités avec une certaine condescendance doublée de tolérance : n’étaient-elles pas vouées à disparaître avec la modernisation, l’industrialisation et l’inéluctable généralisation du salariat ? Ce n’est que vers le milieu des années 1980, avec l’enfoncement de la plupart des pays africains dans des situations de crise et le recours généralisé à des mesures d’ajustement, que la croissance de l’emploi dans le secteur informel devait être, non seulement, remarquée mais aussi plus positivement appréciée. La mesure du phénomène devenait donc un enjeu politique.