Auteur :
Laroussi
Houda
Type : Article
Thème : Economie souterraine
Couverture :
Tunisie
On a assisté en Tunisie depuis les années 1970, à un accroissement spectaculaire du secteur dit informel1. Ceci s’explique en priorité «par une réduction des coûts du travail grâce au contournement de la législation du travail (rémunération, contrat, protection sociale…) et des contraintes fiscales »2. Force est de constater à cet égard que la ligne de démarcation s’accentue entre les populations déjà insérées dans des emplois permanents et protégées par une législation sociale, et les nouveaux diplômés qui sont maintenus dans des situations d’attente ou dans des solutions de rechange et qui rejoignent alors le secteur informel. L’emploi dans ce secteur est considéré d’une part comme une stratégie de survie pour les plus vulnérables et les non qualifiés en l'absence d'autres choix. Et d’autre part comme un absorbant de l'excédent de population active, en fournissant des biens et des services aux groupes à faible revenu ou aux populations qualifiées en chômage. De ce fait, l’emploi informel représente 42,2% de l’emploi total de la production3, en absorbant une main d’oeuvre très importante (dans le commerce et le service). Ces pratiques s’effectuent généralement dans le cadre de la tolérance des pratiques illégales développées dans les circuits économiques parallèles.