Type : Chapître / Extrait
Thème : Artisanat
Couverture :
Maroc
Tantôt on parle d'artisanat marocain, tantôt d'art marocain, souvent dans le but de désigner la même activité ou la même production. Il est vrai que dans le mot artisanat, il y a le préfixe « ». Il s'agit donc d'une certaine forme de l'art populaire. N'oublions pas que l'art populaire n'est autre qu'un art né dans un milieu donné et si fortement adapté à la mentalité et aux besoins de ce milieu, qu'il en est devenu l'un des éléments caractéristiques de son degré de culture. L'art, tout court, de l'individu, l'art populaire est un art collectif. Bien souvent, il a pour origine une invention si heureuse et si accommodée au milieu dans lequel elle est née, qu'elle a été adoptée par lui, s'y perpétue et y évolue. Quand donc nous parlons d'artisanat au Maroc, nous entendons, en même temps, l'art traditionnel au Maroc. Cette définition, quelque peu idéologique, devrait être complétée, afin de traduire les multiples aspects de ce secteur d'activité: l'artisanat s'oppose à l'industrie ou fabrication de grande masse d'objets standard. L'artisan travaille seul ou avec les membres de sa famille. Le nombre d'ouvriers et de compagnons ne doit jamais dépasser la dizaine. L'outillage peut être exclusivement archaïque ou comporter un certain nombre de machines-outils. L'artisanat s'exerce dans des ateliers; l'industrie exige l'installation d'usines et l'investissement de gros capitaux L’artisanat citadin sera le principal objet de notre propos. La production rurale, exception faite de deux ou trois coopératives de tapis et de boisselleries, ne joue qu'un rôle minime sur le plan économique