Auteur :
Lamghari
Bouchaib
Année de Publication :
2011
Type : Article
Thème : Agriculture
Couverture : Maroc
Le réchauffement climatique est aujourd'hui une réalité, au-delà de tout doute scientifique. L'ensemble des preuves permet de conclure que l'accumulation des émissions de gaz à effet de serres est à l'origine de ce phénomène. En absence de politique d'atténuation, les effets devraient se répercuter sur toute la planète pour devenir une réelle menace pour toute l'humanité. L'eau et l'agriculture sont au cœur de cette problématique. Le Maroc, dont les émissions de gaz à effet de serre sont quasiment nulles à l'échelon planétaire, subit avec grande intensité le phénomène du changement climatique. Les scénarios climatiques futurs élaborés pour la région méditerranéenne, font apparaître une extrême vulnérabilité du pays face aux variabilités climatiques, avec au premier chef le problème du stress hydrique. Les besoins seraient croissants dans le pays, alors que les ressources seraient plus restreintes que prévu. L'ampleur et la complexité de cette problématique imposent de repenser totalement les cadres de politiques basées sur la gestion de l'offre et de mettre davantage l'accent sur la gestion de la demande. L'agriculture pluviale dont l'activité est intrinsèquement liée au climat, serait la plus affectée par le déficit hydrique. Pour relever le défi, le Maroc devrait raisonner son agriculture sur des bases agroécologiques, permettant de tenir compte de l'impératif d'une gestion durable des ressources naturelles et une meilleure valorisation de l'eau pluviale. Il devrait aussi saisir les opportunités que lui offre l'ouverture de son économie sur l'extérieur et prendre part au "commerce d'eau virtuel", en important de l'eau sous forme de céréales. Il pourrait aussi inciter une évolution des comportements alimentaires vers des produits locaux au détriment des produits à base de céréales. L'amélioration des conditions de vie des exploitants qui renonceraient à la culture des céréales est un autre défi auquel le Maroc serait confronté. L'équation trouve sa solution dans un nouveau paradigme de développement territorial tenant compte des campagnes et des villes. Ainsi, on met le point sur l' agriculture pluviale au Maroc dans un désordre météorologique planétaire, se demandant lesquelles des stratégies d'adaptation sont valables face à la raréfaction des ressources hydriques.