Auteur :
Mesbah
Nabila
Collectivite Auteur :
École Nationale d’Agronomie (ENA). Institut de Recherche et de Développement (IRD)
Année de Publication :
2024
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Agriculture
Couverture : Maroc
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Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet ClimOliveMed et porte sur l’étude des systèmes oléicoles au Nord du Maroc dans la zone de Moulay Idriss Zerhoun. Il a pour objectif principal la caractérisation de la diversité des systèmes oléicoles et la compréhension des choix techniques et des pratiques culturales misent en place par les agriculteurs, tout en évaluant leurs performances selon des indicateurs technico-économiques et environnementaux. In fine, l’étude vise à explorer les liens entre la diversité des SC et la diversité des profils des agriculteurs, en les plaçant dans leur contexte global lié aux trajectoires de vie des exploitations agricoles. Pour ce faire, l’étude repose sur des enquêtes semi-directives menées auprès des agriculteurs locaux.
Une Analyse des Correspondances Multiples (ACM) a été réalisée pour explorer les relations entre les profils des agriculteurs, les types d’exploitations agricoles (EA) et les systèmes de culture (SC). Les performances ont été évaluées à travers des indicateurs tels que la Valeur Ajoutée Brute (VAB) par hectare, par jour de travail et par mètre cube d’eau (pour les systèmes irrigués). Les résultats ont permis d’élaborer une typologie des exploitations agricoles et des systèmes de cultures distincts. Des exploitations patrimoniales vivrières (TYPE A) situées sur les fortes pentes se maintiennent sur des oliveraies héritées conduites majoritairement en extensif, pluvial (bour) et parfois plus intensif en travail et en associations à des cultures annuelles/légumineuses (SC1 et SC2.1). A l’inverse, des exploitations patronales (TYPE D) situées sur les plaines et proches des oueds, adoptent des systèmes intensifs et super-intensifs en intrants et en usage d’eau (SC5 et SC6). Les exploitations moyennes et diversifiées, situées entre la plaine et les vallons (TYPE B et TYPE C) s’orientent vers des systèmes intermédiaires semi-intensifs en intrants et en travail, conduits en bour ou irrigués ponctuellement (SC3 et SC4). Il a été démontré également que les profils d’agriculteurs influencent fortement les choix techniques : les systèmes de montagne en bour sont exploités par des agriculteurs aux ressources limitées avec de fortes contraintes techniques et environnementales, tandis que les systèmes intensifs sont adoptés par des profils avec un fonds d’investissement important.
L’émergence des systèmes intermédiaires ont été menés par une diversité des profils allant des retraités à des agriculteurs, reconvertis à l’oléiculture et intégrant d’autres systèmes de production et/ou d’élevage. L’analyse comparée des performances technico-économiques et environnementales, révèle que les systèmes intensifs irrigués et à forte densité offrent une rentabilité élevée et sont peu sensibles aux variations interannuelles grâce aux apports d’eau et d’intrants réguliers. En revanche, ces systèmes affichent un faible indice de biodiversité (nombre de variétés d’oliviers, nombre d’espèces végétales associées et nombre d’espèces animales). Par ailleurs, les systèmes pluvieux affichent un indice de biodiversité élevé, et peuvent avoir un grand potentiel de production en bonne année. Cependant, ils sont particulièrement vulnérables aux variations climatiques et interannuelles. Les systèmes intermédiaires conduits en bour ou irrigués ponctuellement, malgré leur forte dépendance aux intrants ils peuvent relativement concilier les performances économiques et environnementales mais uniquement en cas de conditions climatiques favorables.
