Collectivite Auteur :
FAO
Année de Publication :
2006
Type : Actes de congrès / Séminaire / Atelier
Thème : Agriculture
Le document identifie les principaux besoins de renforcement des capacités des Etats et des sociétés civiles, nécessaires
pour un développement rural durable. Aujourd'hui, ni les Etats, ni les Organismes Internationaux ne sont en mesure de
mettre en place des politiques susceptibles d'enrayer les dynamiques de réduction massive de l'accès à la terre et aux
ressources naturelles. Ils ne savent pas non plus comment impulser des processus efficaces de correction d'inégalités qui
ne cessent de croître. Parce qu'en rester à un discours général ne permet pas d'avancer dans la discussion, le document
liste et analyse brièvement des aspects névralgiques pour préciser la nature des besoins de nouvelles compétences. Les
processus de réforme agraire redistributive sont plus que jamais nécessaires mais exigent des conditions politiques
particulières souvent fugaces dont il faut savoir profiter. Il est possible d'intervenir d'autres façons dans la durée, en
combattant les appropriations illégales, en régulant les marchés fonciers, en sécurisant les droits d'usage des producteurs
et pas seulement les droits des propriétaires du sol. Des politiques permettant d'accompagner l'évolution des structures
agraires de façon à les rendre compatibles avec l'intérêt des majorités sont aujourd'hui indispensables. Mais les droits
des citoyens de demain et les alternatives aux impasses d'aujourd'hui se construisent aussi depuis le bas, par les luttes
des organisations de producteurs et des ruraux, grace aux innovations de la société civile. Ces organisations ont toujours
joué un rôle essentiel dans la construction de nouveaux cadres juridiques et de nouvelles politiques. Avec l'accélération
de l'histoire, elles ont aussi besoin de renforcer leurs capacités pour être plus efficaces.
L'analyse des prémices de nouvelles formes de gouvernance montre clairement que ni les Etats, ni les sociétés civiles ne
pourront arriver seuls à relever les défis du vingt-et-unième siècle. Après avoir analysé la dialectique des relations entre
Etats et sociétés civiles et en s'appuyant sur les expériences les plus avancées d'articulation entre ces deux pôles, le
document développe un cadre conceptuel pour de nouvelles formes de régulation et de gouvernance à la recherche d'un
développement rural durable et équitable. Dialogues territoriaux, dialogues verticaux entre niveaux, subsidiarité active
et "autonomie contre responsabilité" en constituent des briques essentielles et complémentaires. Il devient alors possible
de proposer une première ébauche d'actions et de programmes pour renforcer les compétences des acteurs dans la
perspective de mise en place de ces nouvelles formes de gouvernance. Parmi ces propositions, on trouve la formation
d'un Observatoire, responsable d'assurer la dimension mondiale du processus d'apprentissage de la bonne gouvernance
des zones rurales, la création de mécanismes obligeant les Etats à mettre en place des politiques adaptées et à rendre des
comptes, et le renforcement des organisations paysannes et rurales.
Le document conclut en s'interrogeant: pour que de telles propositions puissent s'appliquer, ne faut-il pas remettre en
cause certaines idées dominantes, s'attaquer aux racines du problème de la pauvreté en corrigeant les effets dévastateurs
du marché mondial, renoncer au mythe de la propriété absolue du sol pour réinventer de nouvelles formes de
gouvernance des territoires, et abandonner l'illusion d'un marché parfait de la terre et des ressources naturelles? Il est
essentiel d'en débattre car la construction de réponses aux défis actuels ne pourra se faire que de façon plurielle, dans
des dynamiques d'alliances de plus en plus larges, dépassant nécessairement le milieu rural.