Retour à la liste de résultats

Action publique et société rurale dans la gestion des forêts marocaines : changement social et efficacité environnementale

Auteur : Aubert Pierre-Marie
Date de publication : 19/10/2010
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Agriculture
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Au cours des deux dernières décennies, les constats d’échecs de nombreuses politiques centralisées en matière de gestion des ressources naturelles, associés à la montée en puissance des doctrines de gestion locale «traditionnelle» ont conduit de nombreux pays à réorienter leurs modes d’intervention publique pour chercher à s’appuyer sur les communautés rurales dans la mise en place de nouvelles formes de gestion. C’est le cas du Maroc dans le domaine forestier.
Les mots d’ordre se succèdent, mais peu de travaux ont cherché à analyser de manière symétrique, les modes de gestion coutumière/communautaire et les pratiques de l’administration forestière, et leurs interrelations. S’éloignant d’une perspective néoinstitutionnaliste, la thèse présentée ici puise dans l’analyse stratégique de la gestion environnementale et la théorie de l’acteur-réseau pour construire une démarche de recherche originale. Celle-ci fixe, d’une part, comme référent externe à l’analyse l’état des écosystèmes sur lesquels la gestion agit!; elle s’attache, de l’autre, à mettre en évidence les médiateurs qui relient les différents sites dans lesquels la gestion des ressources forestières est négociée et mise en œuvre.
Sur la base d’un important travail empirique, la thèse montre comment l’administration forestière marocaine a réinterprété de manière sélective les injonctions à la participation et à la gestion communautaire portées au niveau international, en cherchant à renouveler son rapport aux populations rurales. Après avoir longtemps considéré ces populations comme incapables de gérer rationnellement les ressources forestières, l’administration cherche aujourd’hui à les regrouper au sein d’associations afin de négocier avec elles des restrictions d’accès et d’usage des ressources contre des opérations de développement.
Ces associations sont supposées se fondre dans les anciennes tribus, dans l’objectif de moderniser des institutions coutumières tout en s’appuyant sur leur légitimité en matière de gestion des ressources naturelles. La thèse montre cependant qu’associations et tribus sont deux formes de collectifs différentes qui coexistent la plupart du temps, et que les premières ne peuvent être considérées comme des formes de modernisation des secondes.
Les négociations conduites entre l’administration forestière et les populations rurales, via la constitution de ces associations, donnent naissance à deux espaces de négociation disjoints!: tandis que les représentants des associations négocient avec les responsables administratifs de nouvelles modalités d’accès aux ressources forestières et aux actions de développement, la plupart des cultivateurs et éleveurs continuent à exploiter la forêt sans grands changements, notamment via des arrangements informels avec les agents de terrain de l’administration forestière.
Dans un contexte où l’action de l’administration forestière, affaiblie en termes de moyens et de légitimité, n’a que des conséquences limitées sur la gestion concrète des ressources forestières, les possibilités d’améliorer l’état de certains écosystèmes forestiers ayant fortement régressé apparaissent ainsi ténues.

Traduire le résumé vers :
Recherche

Recherche

Recherche avancée
Navigation par

Navigation par :

Filtrer votre recherche

Sélectioner un domaine *

Sélectionner une thematique

Sélectionner une rubrique

Sélectionner une sous-rubrique

*Champs obligatoires
Chercher sur Abhatoo avec Google :