Auteur :
Acherkouk
Mohamed
Date de publication : 18/05/2013
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Agriculture
Couverture : Maroc
L’objectif principal de cette thèse est de suivre et évaluer l’impact des aménagements pastoraux sur la restauration des pâturages steppiques dégradés du Maroc oriental. L’étude est effectuée dans sept sites localisés au niveau de sept communes rurales, et concerne trois techniques pastorales: mise en repos, plantation d’Atriplex nummularia et Alley-cropping, installées dans le cadre du projet de développement rural Taourirt-Taforalt. Elle a consisté à inventorier la flore et à estimer le recouvrement et la production en phytomasse de la végétation pérenne des sites aménagés et de leurs témoins respectifs. Or, malgré la sécheresse et l’aridité du climat, ces aménagements produisent un impact positif sur la végétation, en améliorant sa diversité floristique, son recouvrement global aérien (RGA) et sa production pastorale en matière sèche (MS) et en énergie (UF). La végétation est dominée par quatre formations : steppe à Stipa tenacissima, steppes à Noaea mucronata, steppes mixtes et steppes à psammophytes-gypsohalophytes. Diverses espèces fourragères importantes réapparaissent : Artemisia herba-alba, Anthyllis cytisoïdes, Teucrium polium, Astragalus sp., Helianthemum sp. Le RGA est amélioré (17-23% contre 5% pour le témoin). La mise en repos et l’Alley-cropping y contribuent le plus (34 et 20% respectivement). Tandis, le RGA ne varie pas significativement avec la saison (15,5% en automne versus 20% au printemps). De sa part, la production est nettement augmentée dans les terrains aménagés par rapport à leurs témoins respectifs, et ce aussi bien selon le type de site (370 Kg MS/ha contre 70 Kg MS/ha, soit 150 UF/ha contre 30 UF/ha, respectivement) qu’en fonction du type d’aménagement appliqué (950 Kg MS/ha contre 130 Kg MS/ha, soit 320 UF/ha contre 45 UF/ha, respectivement). La production est plus importante -même en années sèches- quand le site aménagé est un terrain privé (600 Kg MS/ha à Irzaine et 540 Kg MS/ha à Sidi Moussa). Par contre, ceux collectifs sont souvent surexploités et violés. Les réponses contrastées entre ces deux types de statuts fonciers soulignent la nécessité d’utiliser dorénavant, une approche écosystémique, qui considèrera les diverses composantes biophysiques du milieu et impliquera l’ensemble des acteurs concernés, en vue d’un développement pastoral durable et équilibré. L’application d’une telle approche doit être fondée sur des études scientifiques pour évaluer l’impact socio-économique et comprendre les modifications induites sur l’écosystème avant toutes actions de restauration des pâturages steppiques.