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Cinquante ans d’agriculture marocaine

Auteur : Jouve Anne-Marie
Collectivite Auteur : CIHEAM IAMM
Année de Publication : 0
Type : Rapport
Thème : Agriculture
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Dès les premières années de l’indépendance, l’agriculture a été placée au coeur de la politique de développement du Maroc, devant assurer la légitimité du pouvoir et les bases de l’économie.

A cet égard "l’opération labour", lancée le 13 septembre 1957, a une dimension emblématique. En effet, cette opération qui a mobilisé les campagnes sur l’ensemble du territoire marocain pendant cinq ans avait comme objectif déclaré la modernisation des techniques de la céréaliculture, mais son rôle principal est sans doute celui qu’elle a joué comme outil mis en oeuvre pour donner corps à l’unification nationale1. Pour tous les paysans la libération nationale devait consister en une amélioration de leurs conditions de vie et d’exploitation. Aussi, c’est avec enthousiasme qu’ils participèrent pendant les premières années à l’opération labour. Ils se mirent au travail pour la mise en valeur du pays, acceptant miraculeusement de déplacer les bornes des limites des propriétés privées pour faire passer les tracteurs et effectuer les labours coopératifs2.

Il est également remarquable que tous les plans de développement économique aient donné la priorité à l’agriculture (hormis le premier, 1958/60), en considération de sa place déterminante dans la vie du pays en tant que « pourvoyeur de nourriture, employeur de main d’oeuvre, fournisseur de devises et important secteur productif ». Les conséquences de ce choix stratégique de développement ont été notamment le maintien d’une population rurale importante (44% en 2000 contre seulement 34% en Tunisie) et une croissance économique vulnérable puisqu’elle est tirée par une agriculture (15 à 20% du PIB) qui reste très dépendante des aléas climatiques. Ainsi le taux de croissance de l’économie marocaine fluctue au gré des années de sécheresse et des années pluvieuses (+12% en 1996 et - 2,2% en 1997 par exemple).

En dépit de cette priorité donnée à l’agriculture, force est de constater pourtant, près de cinquante ans plus tard, que les campagnes ont pris un retard considérable sur les villes, malgré quelques réussites remarquables de l’agriculture. C’est qu’en effet la politique agricole de modernisation mise en oeuvre a opéré une disjonction entre développement agricole et développement villageois3, en privilégiant le modèle technique et en hiérarchisant les actions en fonction de leur rentabilité économique. Comme nous le verrons plus loin, cette politique, très sélective, a polarisé les moyens sur quelques régions, quelques produits et quelques groupes sociaux4. En particulier des réalisations spectaculaires ont eu lieu pendant la période 1965-1985 dans les grands périmètres irrigués (vastes aménagements hydro-agricoles, construction de 13 sucreries…).

Ainsi la physionomie actuelle de l’agriculture marocaine est-elle très contrastée, enregistrant des réussites incontestables dans certains cas (périmètres irrigués) et laissant en suspens des problèmes récurrents dans d’autres cas (structures foncières, développement rural...)., il faut souligner l’absence de réforme agraire bien que, paradoxalement, les structures foncières soient présentées dans tous les textes officiels comme un handicap majeur à la modernisation agricole. Autre énigme, la mise à l’écart des céréales qui ont peu bénéficié de la politique de modernisation alors qu’elles sont vitales pour toutes les familles marocaines comme aliments de base, et source de revenu pour la très grande majorité des exploitations agricoles.

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