Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Le tourisme de masse représente une source de revenus importante dans plusieurs pays en développement. Cependant, il s’agit d’un secteur qui impacte grandement la sphère environnementale, notamment à travers les émissions de GES qu’il génère, la quantité d’énergie et de ressources naturelles qu’il utilise et la quantité de matières résiduelles qu’il produit. En 2018, 1,4 milliard de touristes internationaux ont été recensés. Ces individus ainsi que les activités touristiques auxquelles ils participent contribuent au changement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a estimé qu’il restait approximativement 11 ans avant que le budget carbone mondial s’épuise. L’objectif de cet essai est d’explorer les transformations nécessaires à l’industrie du tourisme de masse afin que celui-ci demeure une source de revenus pour les pays en développement tout en étant viable et durable du point de vue environnemental.
Les impacts environnementaux, sociaux, économiques et de gouvernance avant et après la pandémie de coronavirus dans 4 pays en développement, soit au Maroc, au Mexique, en Thaïlande et en Jamaïque sont étudiés. À travers une analyse forces, faiblesses, opportunités, menaces, l’essai présente les faiblesses du secteur touristique soit la dégradation environnementale, la pollution de l’air et de l’eau, le sur-tourisme et la saturation des zones urbaines, la forte dépendance des pays en développement, l’augmentation de la concurrence entre les destinations ainsi que les ressources limitées pour la mise en œuvre de mesures durables.L’analyse permet également de dégager des facteurs externes tels que les conflits d’accaparement des terres, les crises sanitaires ou économiques, les changements climatiques et la présence d’entreprises étrangères, qui menacent l’avenir de l’industrie du tourisme. Cependant, les opportunités telles que l’écotourisme ou le tourisme communautaire, la multiplication des coopératives communautaires touristiques, la gouvernance environnementale ou la promotion du tourisme domestique représentent des points de leviers afin d’entamer la transformation du secteur.
Ainsi, les recommandations s’adressent à toutes les parties prenantes impliquées directement ou indirectement dans la gestion de la structure touristique. Les gouvernements doivent mettre en place des formations et des programmes d’aide pour le développement d’initiatives de tourisme alternatif, instaurer une taxe pour les « grands voyageurs » et favoriser la promotion de leur tourisme intérieur. Le secteur du transport aérien doit se détourner des marchés carbone afin de concentrer leur énergie sur la recherche de meilleures alternatives de carburants en évaluant leurs différences et leurs impacts socio-écologiques tout au long du cycle de vie. Enfin, la communauté internationale se doit de combler les lacunes de la recherche en matière d’impact sur le réchauffement et établir une méthodologie uniforme de comptabilisation des émissions issues du tourisme.