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Grandes opérations urbaines en Méditerranée : De la gouvernance à la durabilité

Auteur : Dioudonnat Mathilde
Année de Publication : 2014
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Gouvernance
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Les projets d’aménagement représentent des opportunités pour les villes de relever les défis du développement urbain durable en impulsant des mutations urbaines sur le territoire. Dans des villes méditerranéennes confrontées à des enjeux spécifiques, le mode de gouvernance de ces opérations est l’un des facteurs essentiels qui déterminent le contenu des projets et leurs résultats. Par conséquent, en quoi le système de gouvernance influe-t-il sur la durabilité des opérations urbaines en Méditerranée ?
La définition de la ville durable reprend les principes du développement durable – développement économique, cohésion sociale, protection environnementale, auxquels on ajoute le mode de gouvernance – appliqués à l’urbain. Encouragée par les divers échelons des pouvoirs publics, leur mise en œuvre est aidée par des indicateurs et référentiels, créés dans les pays de la rive nord de la Méditerranée, mais pas encore au sud. La ville méditerranéenne présente par ailleurs des spécificités qui justifient le développement d’un modèle de ville méditerranéenne durable, appuyé notamment sur les concepts de compacité et de complexité.
L’analyse des modes de gouvernance de trois opérations urbaines du bassin méditerranéen, Euroméditerranée à Marseille, le projet d’aménagement de la vallée du Bouregreg au Maroc, et le Plan de Transformation de La Mina, quartier et projet d’une échelle plus petite dans l’agglomération barcelonaise, permet d’étudier le lien entre les différentes formes de gouvernance et les résultats de ces opérations en termes de mise en œuvre de la ville durable.
La vision et les grands objectifs qui sous-­tendent le projet et l’influence de normes dominantes sur la scène internationale sont les premiers fondements qui expliquent les décisions prises dans l’opération. Mais c’est la capacité d’action collective, au cœur de la gouvernance, et un portage politique fort, qui déterminent le projet. Implication et coordination des acteurs, participation des habitants,
financements, rôle du secteur privé : chacun des projets étudiés accordent un poids variable aux uns et aux autres. Ainsi, le projet de La Mina se distingue par un fonctionnement très paritaire, incluant l’ensemble des acteurs du territoire, y compris les habitants. Le projet du Bouregreg a une approche davantage centralisée, étant géré par une agence ad hoc créée à l’initiative du roi.
Euroméditerranée, de son côté, est une « opération d’intérêt national »,ce qui implique une grande place de l’Etat et des modalités particulières de fonctionnement.
Ces différents modes de gouvernance, ainsi que les stratégies et objectifs que suivent ces projets, expliquent les choix réalisés, qui ont mené à des résultats inégaux en termes de durabilité : si toutes ces opérations ont provoqué une vraie transformation du territoire à leur échelle, elles ne permettent pas toujours de répondre aux besoins locaux et d’impulser une dynamique socio-­économique durable.
Véritables catalyseurs de changement, ces projets pourraient, semble-­t-­il, avoir la capacité à influer sur l’action publique et les politiques du territoire. Structurants et fédérateurs pour l’ensemble de la ville ou de la conurbation, comme le projet du Bouregreg ou dans une moindre mesure Euroméditerrannée, s’intégrant dans les aménagements et la dynamique des quartiers voisins pour La Mina, ces projets
ont vocation à s’insérer dans le reste du territoire, mais pour autant ne se coordonnent pas toujours avec le reste des opérations ou des politiques sectorielles mises en œuvre sur les territoires alentours. Par ailleurs, s’ils induisent de vraies évolutions dans les pratiques de projet et une meilleure coordination des acteurs, ces changements ne dépassent pas toujours la sphère des opérations elles-mêmes et leurs effets d’entraînement sur d’autres politiques sont souvent limités. L’intégration de mesures environnementales dans les projets, si elle est réelle – sauf dans le cas de La Mina – ne préfigurent pas non plus une généralisation de ce type de mesures à l’ensemble des politiques de la ville, et ce malgré la création de labels qui visent à encourager le développement de la ville durable.
Il n’existe donc pas un seul modèle de gouvernance de projet d’aménagement qui serait meilleur que les autres. La gouvernance est un outil que l’on peut partager, mais qui doit s’adapter au territoire considéré : c’est la situation spécifique du lieu couvert par l’opération qui doit d’abord inspirer le mode de gouvernance, afin qu’elle réponde aux besoins propres du territoire et contribue à atteindre les objectifs de la ville durable.

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