Auteur :
Amaazoul
Hassane
Année de Publication :
2021
Type : Article
Thème : Développement humain
Les différentes approches (économiciste, environnementaliste, humaniste, territorialiste, etc.) du Développement Durable (Gagnon, 2008) dévoilent son caractère équivoque. Souvent appréhendé comme une recherche d’équilibre entre l’économie, le social et l’environnement, le Développement Durable est également abordé comme une hiérarchisation des pôles, positionnant le respect de l'environnement comme condition essentielle, le développement social comme objectif et le développement économique comme le moyen d'y arriver. Une quatrième s’ajoute à ces trois dimensions, l'aspect culturel, qui touche l'identité, l'art et le patrimoine et représente un élément crucial de la construction d'une communauté. Qui plus est, la gouvernance gagne en reconnaissance pour devenir l'élément structurant du Développement Durable, servant de dimension intégratrice aux autres piliers (Boivin, 2016). En outre, selon Gendron (2006), l’idée fondatrice du Développement Durable est l’amélioration de la qualité de vie de la population, ce qui en fait un vaste projet de société. En ce sens, la finalité ultime de la durabilité n’est pas la conservation de la nature, mais celle de l’humanité. Loin de révéler tous les mystères d’une notion lourdement investie par les chercheurs et les instances internationales, le Développement Durable est un concept porteur de contradictions comme le révèle le clivage entre partisans et adversaires. Si les premiers le considèrent comme un véritable projet sociétal inter et intra générationnel, les seconds, au contraire, y voient une simple imposture du capitalisme utilisant le « bricolage conceptuel » (Latouche, 2004) pour «civiliser le capitalisme » (Mathias, 2005). L’objectif principal de cet article est d’éclairer cette dichotomie, entre les thèses environnementalistes ou écologistes et les thèses productivistes, qui caractérise la lecture du concept de Développement Durable.