Auteur :
Benmimoun
Youssef,
Soudi
Khalid
Année de Publication :
2021
Type : Article
Thème : Développement humain
Couverture : Maroc
L'appréhension du vécu des ménages marocains à partir de leurs perceptions, de leurs représentations sociales et de leurs préoccupations a fait l'objet, depuis 2007, de plusieurs enquêtes socio-économiques réalisées par le Haut-Commissariat au Plan. Les statistiques obtenues sur la base des déclarations spontanées ont été reprises par un nombre d'organismes nationaux et internationaux qui s'intéressent au bien-être de la population dans sa double composante objective et subjective, notamment la pauvreté dans sa forme subjective. Pour contextualiser ces déclarations en fonction des réalités sociales des ménages et de leur environnement social, des travaux ont été conduits pour relier le niveau de vie effectif à celui souhaité et mesurer les deux formes de la pauvreté - subjective, absolue et relative - par référence à des seuils appropriés. Sur la base de ce nouvel outillage conceptuel, il ressort que le taux de pauvreté subjective absolue est de 14% en 2014 au lieu de 45% par référence à l'approche directe fondée sur l'auto-identification d'appartenance à la classe pauvre. En 2007, ces taux sont respectivement de 34% et 42%. Quant à la pauvreté subjective relative, elle est passée de 30% en 2007 à 42% en 2014. Ce dernier résultat met en exergue l'impact des inégalités ressenties sur les perceptions subjectives de la pauvreté. Le paradoxe de Tocqueville montre que le niveau élevé de cette forme de pauvreté est due globalement aux comparaisons sociales, qui souvent expliquent les perceptions négatives du bien-être des ménages. Dans ce travail, selon la nature et la multiplicité des données concernant l'évaluation subjective des conditions de vie des ménages marocains, on retient deux formes de pauvreté subjective, celle absolue et celle relative.